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08 May

Du Malheur d'être née Femme, en Algérie...et ailleurs .

Publié par Circé  - Catégories :  #Violences faites aux femmes, sexisme, machisme

" Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche !"

Tel est le thème de la 3ème action internationale de la Marche mondiale des Femmes en 2010.

 

De l'Inde, à l'Afghanistan et ses mollahs enténébrés, en passant par l'Europe où la violence faite à leur encontre fait bien souvent l'objet de beaux effets d'annonce sans que rien ne soit suivi dans les faits, il ne fait pas bon être femme dans la plupart de nos sociétés.

occidentales ou non d'ailleurs.

 

Ici, en France, on nous "offre" royalement une année 2010, déclarée Grande Cause Nationale dans la lutte contre les violences faites aux Femmes.

On se gargarise à qui mieux-mieux de textes de lois votées dit-on pour les (nous) protéger et ce dit-on encore une fois, à l'unanimité, le 25 février dernier.

Unanimité des 32 députés présents, devrait-on rajouter tout de même.

 

Pour y avoir assisté ce jour-là, je peux vous dire combien j'avais la rage au coeur.

 

Et dire que Mr Grouard, Député-Maire d'Orléans s'est senti agressé par la présence du Collectif Orléanais des Droits des femmes en mars dernier lors de l'inauguration de l'espace culturel Olympe de Gouges à La Source ...

 

Sa présence évanescente, invisible devrais-je dire, sur les bancs de l'Assemblée Nationale, ne m'a laissé aucun souvenir.

 

Et pour cause...Il n'y était pas !

Comme aucun(e) des Député(e)s du Loiret, d'ailleurs ce qui ne les excuse ni les un(e)s, ni les autres.

Même pas la seule femme Députée du Loiret que nous ayons jamais eu depuis que les françaises aient eu enfin le droit de vote en 1944 !

 

Bon il est vrai aussi, qu'elle n'a pas été élue, et que seul le décès du titulaire lui a permis d'accéder à cette fonction.

Mais au moins, aurions-nous pu penser qu'elle aurait été de celles et ceux, trop rares, à assister et à participer à ces débats.

Rien ! Que Nenni !

 

Alors, on nous promet, on fait de beaux effets d'annonce dénués de toute volonté réelle de changer les choses et...on passe à autre chose.

 

On nous noie la cervelle avec de pseudos histoires d'alcôves dont nous n'avons strictement rien à faire, tout cela pour nous tenir si possible loin des réalités de terrain et des vrais problèmes que nous subissons chaque jour : chômage, pouvoir d'achat à l'agonie, difficultés à se loger, se soigner et même s'alimenter ...

 

Mais on continue à nous désinformer, nous décérébrer sans vergogne.


Minimisation journalière de la portée d'une grève qui a duré plus de 10 jours à la SNCF, Guillaume Pépy en grand ordonnateur-bonimenteur de foire et son lot de chiffres tout aussi ineptes que lui.

 

Utilisation d'une éruption volcanique en Islande pour fustiger les grévistes, via les propos d'un Yves Jégo, en aussi grande forme que l'année dernière aux Antilles, ce qui est tout dire.

Culpabilisons donc ces responsables de tout, ces sous-citoyens...

Sous entendant une révolte prochaine des voyageurs, non contre cet Etat responsable en réalité de cette politique d'équarrissage de tous les services publics restants encore, et comme la SNCF est de ceux-là, après La Poste, continuons donc...

 

Milliers d'emplois de cheminots supprimés, non renouvelés suite aux départs en retraite de nombre d'entre eux, plus moyen de faire tourner correctement et en toute sécurité ce grand réseau ferroviaire, mais on appuie allègrement sur les boutons "galère" et "prise d'otage", en  mettant à l'index ces feignants qui n'en peuvent plus des conditions de travail qui leur sont faites, tout comme les voyageurs n'en peuvent plus des conditions de voyage ...

 

Tiens, tiens et si ces deux catégories se réunissaient et revendiquaient ensemble ?

Plutôt que de croire aux contrevérités d'Etat.

A suivre...

 

Pour l'heure, les femmes. Et aujourd'hui algériennes.

 

Connaissez-vous Hassi Messaoud ?

 

Hassi Messaoud est cette ville d'Algérie qui a été le théâtre en 2001, des violences misogynes les plus affreuses qui soient.

utilisant des prétextes fallacieux, l'un de ces enténébrés notoires a fustigé les femmes seules, qui travaillaient de surcroît dans des compagnies étrangères, les mettant à l'index, désignée comme "femmes légères", salissant les préceptes de l'Islam.

 

Chauffant à blanc une troupe d'énergumènes frustrés qui ont trouvé là, de commodes boucs-émissaires, durant près d'une semaine, la ville a été le théâtre d'une véritable chasse aux sorcières, c'est à dire aux femmes seules.

Battues, violentées, violées, torturées, enterrées vivantes, ce sont plus de 100 femmes qui ont été victimes des pires atrocités, du seul fait de leur genre.

 

Aujourd'hui en 2010, alors que la justice algérienne, toujours aussi peu scrupuleuse en ce qui concerne le droit des femmes, s'est montrée d'une lâcheté et d'un laxisme sans égal pour les crimes de 2001, les mêmes faits se sont reproduits.

 

Voici le communiqué des associations féministes algériennes :

 

Communiqué 

 

Halte à la « fatalité » de la terreur à l’encontre des femmes de Hassi-Messaoud

La Constitution algérienne consacre la sécurité des citoyennes et des citoyens. L’Algérie a ratifié la Convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, la Convention contre la torture et autres peines et traitements cruels ou dégradants, la Déclaration sur l’élimination des violences faites aux femmes.

 

Au nom de ces principes, nous sommes profondément choqués par la nouvelle tragédie vécue par des femmes venues de différentes régions d’Algérie travaillant et vivant dans des habitations précaires à Hassi-Messaoud, une des villes les plus sécurisées du pays.

 

Le martyre qu’elles viennent de subir est la répétition macabre des événements de 2001 : un sinistre 13 juillet 2001, une horde de 300 hommes armés attaquent une centaine de femmes et leur font subir les pires atrocités – un véritable lynchage – dans le quartier d’El-Haicha, à Hassi-Messaoud.

 

Nous tenons d’abord à exprimer à ces nouvelles victimes notre solidarité, notre indignation et notre émotion face aux actes barbares que des criminels déchaînés commettent sans répit en venant et revenant plusieurs nuits de suite, depuis quelques semaines, sur les lieux de leurs forfaits.

 

Juillet 2001 … Mars 2010

Même lieu. Mêmes agressions.


Même type d’agresseurs lâches et cyniques, provoquant des actes méticuleusement organisés, donc mûrement prémédités sinon commandités.

Même type de scénario d’horreur où les criminels regroupés et encagoulés terrorisent chacune des victimes parce que isolées et sans défense.

Même type de violences extrêmes où la rapine, les injures et la torture visent à humilier et à réduire à néant les femmes en tant que telles.

Même volonté par la valeur exemplaire de tels actes de terreur de dissuader toutes les femmes d’exercer librement leur droit au travail où que ce soit sur le territoire national et de les punir parce qu’elles vivent seules.

 

Au-delà du constat horrifié, de la condamnation des criminels et de la compassion pour les victimes, nous tenons aussi à souligner le caractère particulier de ces expéditions punitives qui rappellent, étrangement, non seulement les événement de 2001, mais aussi toutes les autres agressions depuis vingt ans dans différentes régions d’Algérie (Ouargla, Remchi, Bordj, Tebessa…). Elles rappellent étrangement, hélas, les viols collectifs des femmes par les terroristes – ce crime contre l’humanité, tâche noire qui a mis en péril notre avenir et celui de toute la société. Il s’agit donc d’une violence systématisée, construite, structurelle, orchestrée – autant d’éléments de gravité supplémentaire.

 

En effet, cette répétition et continuité d’actes odieux à l’encontre des femmes qui semblent se perpétuer comme une ‘fatalité’n’est possible que parce qu’en 2001 le traitement de l’affaire de Hassi Messaoud s’est réduit à une parodie de justice reléguant cette tragédie au rang de vulgaire fait divers.

 

Cette répétition et continuité d’actes intolérables ne sont possibles que par la complicité et le silence des institutions et des autorités locales, mais aussi par le laxisme de la société. D’ailleurs, l’absence de réaction citoyenne et de médiatisation de cet événement est frappante et inquiétante.

 

Cette répétition et continuité de crimes contre l’humanité ne sont possibles que par l’impunité dont bénéficient les agresseurs contre les femmes.

Cette répétition et continuité de violation des droits de la personne humaine ne sont rendues possibles que par l’absence de l’Etat et des institutions censées protéger les citoyennes et les citoyens.

 

Est-ce que cela signifie qu’aucune femme ne peut se sentir en sécurité dans son propre pays et qu’aucun citoyen n’est protégé par la loi ? C’est pourquoi, encore une fois, nous dénonçons avec force ces crimes, et interpellons les pouvoirs publics pour qu’ils réagissent en urgence, en assurant la protection de ces femmes victimes encore sous le coup de la menace quotidienne, et leur prise en charge globale (médicale psychologique, sociale et juridique). Nous sommes déterminés à soutenir toutes ces femmes victimes d’agressions inacceptables.

Alger, 13 avril 2010.

 

Réseau Wassila, ADPDF (Association pour la défense et protection des droits des femmes), AEF (Association pour l’émancipation des femmes), APF (Association du planning familial), ANADDE, ATUSTEP, Amusnaw, AVIFE (Association d’aide aux victimes de violence, femmes et enfants), CIDDEF (Centre d’information et de documentation/Droits des femmes et des enfants), Collectif des femmes du Printemps noir, Djazairouna, FEC (Femmes en communication), Femmes PLD, LADDH (Ligue algériennne de défense des droits des hommes), LADH (Ligue algérienne des droits des hommes), RACHDA, SOS Femmes en détresse, Tharwa Fatma N’Sumer.

 

Demain aura lieu un rassemblement devant l'ambassade d'Algérie à Paris, en solidarité avec les femmes algériennes victimes de ces ignominies.

 

La mobilisation est vitale pour exiger que le gouvernement algérien poursuive les criminels et apporte aide, réparation et sécurité aux femmes.

 

Des associations algériennes et françaises ainsi que des partis appellent à un

 

Rassemblement devant l'ambassade d'Algérie

lundi 10 mai, de 18 à 20 heures

place Narvik, Paris 8ème,  métro Courcelles

 

en solidarité avec les femmes agressées à Hassi Messaoud.

 

Les violences misogynes sont chaque jour plus nombreuses et plus meurtrières.

Il est très important de nous retrouver nombreuses et nombreux lundi à 18 heures pour manifester notre engagement solidaire.

 

LUTTE, SOLIDARITE, VIE !

Commenter cet article
V
<br /> <br /> Tant qu'il existera des hommes qui voient les femmes comme leur animal de travail, tant qu'on entendra des propos comme ceux de Douillet, les femmes continueront à avoir peur.<br /> <br /> <br /> Les femmes en Algérie, mais toutes les femmes !<br /> <br /> <br /> Et pourtant, sans les femmes, les hommes n'iraient pas loin.<br /> <br /> <br /> Merci Circé.<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> "réduire à néant toutes les femmes".<br /> <br /> <br /> Je ne sais pas quoi dire....<br /> <br /> <br /> <br />
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Z
<br /> <br /> Je suis révoltée!!!!!!!!<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Le communiqué des associations féministes algériennes mentionne : "D’ailleurs, l’absence de réaction citoyenne et de médiatisation de cet événement est frappante et inquiétante."  J'ose<br /> croire que c'est dû à une sorte de stupéfaction devant l'énormité de l'évènement, à son caractère proprement incroyable, parce qu'insoutenable au sens où il est impossible de le regarder en face.<br /> Tout en sachant la réalité, je n'arrive pas à y croire. Cette absence de soulèvement public me fait craindre un recul humanitaire exorbitant. Là, on reste groggy...<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Je ne peux que vous répondre que je suis d'accord avec vous.<br /> <br /> <br /> Un état de sidération...<br /> <br /> <br /> <br />

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" Pourquoi une Femme entière ne serait-elle qu'une moitié ? "