Les Hirondelles ( IV )
Dans la densité opaque de la vespérale obscurité,
Une vague d'angoisse m'envahit.
Comme chaque nuit, elle me saisit.
Tapie dans l'ombre, sans relâche elle m'épie.
En embuscade.
Patiente prédatrice elle attend...
Les ténèbres qui ne peuvent m'effrayer.
Parées de faux attraits, ces vénéneuses sirènes,
entonnent la célébration de leur délétère mirage ;
L'apaisement, La fin du tourment.
Se naufrager dans le vertigineux abîme de l'oubli.
Supplice de la tentation morbide.
Ensorcelante séductrice, elle assure son emprise.
Et d'un dard venimeux aiguillonne la première vague.
Je titube sous le premier trait.
Vacille au second.
Puis tangue et chavire.
Cruel rendez-vous nocturne du lent et destructeur travail de sape.
Sublimement ou effroyablement se laisser submerger...
Se fondre dans la funeste écume...
Oublier ou Résister ?
La funambule sur le fil de son rasoir que je suis a le vertige.
La lutte contre mon attrayante et perverse ennemie est âpre et cruelle.
Nuit après nuit...
Et puis, l'angoisse décroit enfin.
L'énième réplique de mon séisme intérieur s'estompe et s'assagit.
Je n'ai pas été ensevelie.
Alors, bientôt, bientôt...
Bientôt, dans l'azur éthéré,
en d'éblouissantes arabesques ,
les hirondelles tournoieront encore.
A elles, je confierai les cendres de mon Amour défunt.
D'un gracieux battement d'ailes,
Ses poussières, elles disperseront,
Derniers vestiges luminescents de constellations,
Aujourd'hui, à jamais éteintes..
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