Affaire DSK, Présomption d'Innocence et Droits des Victimes : Communiqué de Presse du Collectif orléanais des Droits des Femmes
En voilà assez des déclarations toutes plus ineptes les unes que les autres, toutes plus abjectes les unes que les autres dans cette affaire.
Car s'il convient effectivement d'attendre que la justice soit passée dans l'affaire DSK, il convient aussi que nombre d'intervenants prenant faits et cause pour DSK reviennent à la mesure et à la dignité dues à chacune des parties, ce qui est bien loin d'être le cas.
De Jean-François Khahn sur France Culture qui compare cette agression à "un troussage de domestique", à Jack lang qui lui déclare "qu'il n'y a pas mort d'homme" , en passant par BHL qui n'a pas hésité à déclarer que DSK n'était pas un justiciable comme un autre, en voilà assez !
Et dire que des femmes se sentent représentées, écoutées, comprises par ces personnages...
Mais du côté des femmes politiques, certaines n'ont pas fait mieux : De Martine Aubry et ses larmes versées - sur qui ? -, à Michèle Sabban qui, elle, lui reconnait "fragilité" vis à vis des femmes - mais qui a été agressée ? -, oui décidément il y en a assez.
Voici le Communiqué de Presse du Collectif Orléanais des Droits des Femmes qui réagit à ces comportements :
Communiqué du Collectif Orléanais des Droits des Femmes :
Orléans le 18 mai 2011,
« Affaire DSK, Présomption d'Innocence et Droits des Victimes »
Alors que nous sortons d'une année 2010 déclarée en France grande cause nationale pour la Lutte contre les Violences faites aux Femmes, que le 25 novembre dernier : journée internationale pour l'élimination des Violences faites aux Femmes a été l'occasion de lancer une grande campagne contre le viol, voici que l'affaire DSK, fait ressurgir toutes les attitudes, clichés, poncifs, stéréotypes, propos sexistes à l'égard des femmes victimes d'agressions sexuelles ou autres.
Au prétexte de présomption d'innocence qui nous le rappellons, vise d'abord à reconnaître la dignité de l'inculpé et les droits de la défense à un procès équitable - avant lequel rien n'est tranché- sont relayés des propos indignes et irrespectueux qui amalgament trop facilement libertinage, choix de sexualité entre adultes consentants et viol qui est un crime puni par la loi.
Alors que trop peu de femmes victimes osent porter plainte, par honte, peur du scandale, subissant souvent des pressions tant de leur famille, que de leur agresseur , voilà qui augure très mal de l'évolution de notre société pour la prise en compte et l'élimination des violences faites aux femmes .
La présomption d'innocence ne peut être clairement utilisée pour nier la légitimité de la plainte d'une femme victime – et passer sous silence l'agression dont elle pourrait avoir été victime(c'est cela aussi la présomption d'innocence envers la présumée victime) . Il y a deux victimes présumées, jusqu'à établissement de la vérité.
Le Collectif Orléanais des Droits des Femmes en appelle donc à plus de retenue et au respect dû aux DEUX protagonistes.
Pour le Collectif Orléanais des Droits des Femmes ,
Sa porte-parole,
Dominique Tripet,
Signataires pour le présent communiqué :
Planning Familial, Elles-aussi, Mix-Cité, CGT, Commission PCF Droits des Femmes/Féminisme, PCF Loiret, NPA
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