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17 Jul

Chroniques de la peur ordinaire en Sarkozie : Houari.

Publié par Circé  - Catégories :  #Droits de l'Homme, des Femmes, Politique

Ce n'est pas Houari que je devais évoquer dans ce billet.
Mais avec la politique des quotas de Tsarkozy Ier, secondé de main de maître par un Hortefeux, loyal vassal de son suzerain ainsi que d'une préfecture du Loiret plus que parfaite en matière de représentants zélés et empressés pour répondre aux moindres désirs de leurs maîtres - pour ne pas dire les devancer-,  me voici donc à vous parler de Houari.
Et il y a URGENCE.

C'est en 2005 que Houari est arrivé en France tout à lait légalement.
Houari a été victime en Algérie, pays dont il est ressortissant, d'un épouvantable accident du travail : électrocution sur un chantier de construction par un câble à haut voltage.

Brûlures, coma...
Des accords passés rapidement entre les deux états lorsqu'il a eu repris connaissance et un peu de force lui ont permis d'arriver rapidement sur le territoire français.
Dans l'espoir de bénéficier d'opérations et soins particuliers pour tenter de sauver son second bras.
Pour le premier, il était trop tard et c'est donc mutilé, amputé d'un bras qu'il est arrivé en France. 

En Europe, les deux praticiens reconnus pour leurs compétences, dans ce domaine si particulier et ce type de pathologie, se trouvent à Paris.
A l'hôpital Rostchild exactement.
C'est donc là que Houari a été pris en charge et opéré rapidement.
Oh, pas une ou deux opérations, non, pas moins d'une dizaine si ma mémoire est bonne .
D'autres sont encore à venir. 

Mais les résultats sont là : Houari ne sera pas amputé de son second bras.
Il a retrouvé un semblant de sensibilité de ses doigts.
Il ne peut pas encore les bouger normalement.
Mais avec les prothèses qu'il porte et doit changer régulièrement tous les deux mois selon les indications des spécialistes, il a bon espoir après les autres  interventions qui l'attendent de retrouver l'usage complet de son bras et de sa main.

Quant à son amputation, son moignon de bras est appareillé et Houari semble bien supporter sa prothèse .
Mais au fait, je ne vous ai pas présenté Houari.
Houari n'a pas trente ans.
Il est grand. Un jeune homme plutôt beau garçon, à la chevelure noire et bouclée .
Des yeux sombres, un teint doré et un sourire timide et triste complètent le tableau.

Avoir un bras en moins en Algérie est une situation peu enviable.
Perdre les deux, c'est perdre toute capacité à vivre normalement, à s'assumer, fonder une famille, vivre normalement tout simplement.

En janvier dernier, le préfet du loiret a refusé de proroger son titre de séjour pour raisons de santé.
Pourtant le dossier médical dont il dispose plaide largement en sa faveur.
Les deux chirurgiens spécialistes qui le suivent ont détaillé sa pathologie, les soins qui lui restaient à recevoir, les opérations chirurgicales encore à subir.
Mais sans doute notre préfet est-il spécialiste et lui-même grand thaumaturge pour décider en toute mauvaise foi et partialité que son dossier n'était ni important, ni vital.

Pour cela il s'est appuyé sur 4 cas qui font désormais jurisprudences de févier, mars et avril  2008, pour notifier son refus.
Deux concernaient la pose de prothèses de la hanche.
Les convalescences et soins post-opératoires ont été refusés sur le territoire français.

Si par malheur les soins existent dans un seul établissement privé réservé aux élites dans le pays d'origine dont vous êtes issu, alors pas d'état d'âme : zou, virez-moi ça .
Peu importe qu'ensuite vous n'ayez pas accès aux soins, ils existent !
Et vous n'êtes plus qu'un chiffre statistique de plus qui ravit Sarkozy et font se rengorger les Hortefeux de tout poil, le vrai et ses clônes.

De même pour ce petit garçon de 8 ans, énucléer mais qui ne supportait pas bien ses prothèses et faisait des infections à répétition : pas de quartier.
Quant à la pathologie et à l'intervention cardiaque lourde citée en quatrième cas, et bien, même destination.

Ah les belles jurisprudences dont notre préfecture se délecte et se targue pour motiver tout refus !
Bien que que son "zélé secrétaire ", (voir article Mourad Guichard sur libéorléans) ait été récemment épinglé par Martin Hirsch, haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, celui-ci n'en a cure.
Il est là pour «vider le stock de demandeurs d’asile» (même article) et visiblement maintenant tous les étrangers tout simplement.

On crée un sans-papier artificiellement en ne lui renouvelant pas son titre de séjour et...
débarrassez-moi le précieux plancher français dont le sang de vos ancêtres a abreuvé les sillons mais sur lequel vous, vous n'êtes pas le bienvenu.
Le contraire de ce que j'ai entendu en Kabylie lorsque j'y ai mis les pieds pour la première fois en 2002, et toutes les fois suivantes.

Aura-t-il droit pour autant notre fonctionnaire accompli et admirable à la médaille en chocolat en fin d'année pour sa promptitude à réagir ainsi que  sa conscience professionnelle poussée au paroxysme ?
L'Histoire ne nous le dit pas.
 
Hier, en fin d'après-midi Houari est allé à la sous-préfecture d'Orléans quai du fort Alleaume pour y retirer le formulaire nécessaire au dépôt d'un nouveau dossier médical après le rejet de son recours au tribunal administratif.

Malgré nos conseils, il y est allé seul, sans même nous prévenir pour qu'au moins l'un(e) d'entre nous l'accompagne. Ne pas vouloir déranger et se débrouiller.
Mais, ce que nous redoutions est arrivé.
Il a attendu quelques instants, le temps nécessaire pour que la diligente et compétente fonctionnaire qui l'a reçu prévienne le commissariat de police qu'un "dangereux individu"  (un sans-papier, handicapé de surcroît !) était dans leurs murs.

C'est donc étroitement surveillé et escorté de plusieurs policiers qu'il a été conduit au plus proche centre de rétention :Cercottes.
Il y est encore, nous attendons avec beaucoup de colère et d'angoisse des nouvelles de sa situation. 

Marie-Denise, élue d'opposition à la mairie vient de m'avertir à l'instant qu'il passait demain au tribunal à 09 heures devant le juge aux libertés .
En outre, elle m'apprend in extenso qu'elle n'a plus accès à aucun renseignement téléphonique à la Sous-Préfecture pour quelque éclaircissement que ce soit .
Même un banal nom de médecin agréé par la préfecture par exemple.

Elle doit désormais faire toutes ses demandes directement au préfet et par écrit !

Belle Démocratie en effet !
Le Loiret veut-il obtenir la palme d'or de la mise en oeuvre de la politique la plus obscène qui soit, malgré le rapport "Mazeaud" qui rejette les quotas jugeant cette idée inefficace, irréalisable et sans intérêt ?

C'est une question qu'on ne peut que bien évidemment se poser.
En attendant, que ceux qui veulent être présents demain vendredi 18 juillet pour soutenir Houari se présentent à 09 heures.
Car à ce rythme-là, dans ces conditions-là...malgré les attaques sournoises dont les associations sont victimes, c'est bien de justice dont il s'agit !
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O
Pourquoi la France devrait payer les soins de cet algérien. Nous sommes vraiment des pigeons pour payer à un algérien, ayant eu un accident en algérie ses soins, maintenant qu'il est handicapé nous devrons donc lui payer à vie une rente, on marche sur la tête dans ce pays.
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C
<br /> Outil : Au lieu de tenir des propos proprement scandaleux et xénophobes, commencez donc Mr "Outil", pseudo bien mal choisi (vous me faites penser à un clou inutilisable et tordu) par vous<br /> renseignez sur ce que sont les accords bi-nationaux.<br /> Et après venez déverser votre" fiel et étalez votre bêtise à la face du Monde, si vous en avez encore la possibilité.<br /> La Honte ne vous étouffe décidément pas.<br /> <br /> <br />
G
Choquant !<br /> <br /> L'accès aux soins, dans notre pays des droits de l'homme, on n'est même plus capable de le faire...
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B
"Il a attendu quelques instants, le temps nécessaire pour que la diligente et compétente fonctionnaire qui l'a reçu prévienne le commissariat de police qu'un "dangereux individu" (un sans-papier, handicapé de surcroît !) était dans leurs murs."<br /> No comment.
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" Pourquoi une Femme entière ne serait-elle qu'une moitié ? "