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12 Jul

Axa prend soin de nous : Cornichons que nous sommes!

Publié par Circé  - Catégories :  #Désinformation, OTAN,Société et Politique

Ce sont deux petits spots télé diffusés depuis maintenant presque trois semaines.
Spots de pub bien entendu !
Censés nous informer tout en nous préservant, protégeant, "cocoonant", bref, le bon, le beau, l'unique, le magnifique, l'essentiel, l'irremplaçable groupe Axa prend soin de nous !

Ben tiens, c'est qu'ils sont forts chez Axa :
Grands, serviables, généreux, magnanimes, disponibles, humanistes (?), et tout et tout quoi...

Mais venons-en au premier spot .
Il vante la sécurité et la prévoyance, à destination des jeunes gens.
Surtout ne conduisez pas si vous avez fait la fête et bu plus que de raison.
Prenez donc un taxi, c'est Axa qui paiera...
Si vous êtes assurés chez eux, bien entendu.
Ben oui, quoi, il ne recule devant aucun sacrifice ces gens de bien !

Bon, c'est vrai que cela ne doit arriver que cinq fois dans l'année.
A vrai dire, je ne me ferai pas l'avocate des pochtrons de tout âge et tout sexe : Pour ma part, quand on a bu on ne conduit pas, point final.
Aucun choix à avoir en la matière.

Mais là où la pub m'interpelle, figurez-vous, c'est que justement mon fils de 19 ans vient d'obtenir non pas sa première cuite, muflée, biture et tutti quanti, mais son permis de conduire.
Permis qu'il s'est d'ailleurs offert à force de petits boulots ainsi que la voiture qui arbore fièrement le logo du récent contrôle technique décerné avec honneur au véhicule sus-dit, eut égard à son grand âge.
Il répond donc ainsi en tout point aux normes et points de sécurité en vigueur en matière de législation automobile.

Certes la guimbarde n'est plus de prime jeunesse.
Mais compte tenu du maigre viatique de mon fils, c'ést déjà un exploit d'avoir pu non seulement la dénicher mais aussi l'acquérir.
Elle devrait de plus lui rendre bien des services pour se déplacer, répondre aux offres d'emploi très excentrées du coeur de ville, s'affranchir enfin des transports urbains orléanais qui ne répondent pas, loin s'en faut, aux horaires de travail proposés, ni même d'accéder correctement à toute la communauté d'agglomération.

Mais que vient donc faire Axa, non point dans cette galère, mais dans cette histoire, me direz-vous ?

J'y viens justement.
Qui dit permis de conduire, dit automobile, contrôle technique, et forcément assurance.
Assurance que mon fils avait d'ailleurs consciencieusement budgétisé .

Et justement, à quelques enjambées de notre domicile...Là, tout de suite en sortant de notre résidence... une agence Axa !
Où nous nous rendons bien entendu en premier lieu .
Ben, tiens ! Une si belle pub, quand même ...

Las, malgré les belles promesses sur écran télévisuel, il ne fait pas bon être jeune conducteur chez Axa.
Surtout si en plus d'être "jeune" grande tare rédhibitoire s'il en est pour l'assurance automobile, vous en cumulez d'autres, comme mon fils, à l'insu de son plein gré .

Le pauvre allait apprendre à ses dépens, non pas qu'il faisait de la prose sans le savoir tel le Bourgeois Gentilhomme - occupation désormais réservée à NS, notre Grand Mammamouchi d'opérette et de petite taille - mais qu'il ne faisait pas bon être né sans petite cuillère d'argent dans la bouche, loin des rivages dorés de Neuilly sur Seine .
Car horreur, inconscience et inconséquence :
- Il n'a pas bénéficié de "conduite accompagnée" ! 
 
Mais quelle mère indigne suis-je donc ?
Le rouge cependant ne m'en vient pas au front de honte, pas le moins du monde, d'ailleurs.
Cependant la moutarde, en bonne bourguignonne de naissance que je suis, commence à me monter au nez.
Le tout métissé de quelques ascendances corso-italo-flamandes et le mélange devient un rien détonnant .

 
- " Et pourquoi donc, Madame, qu'il a pas bénéficié de "conduite accompagnée" votre fiston, rejeton, gamin, héritier désargenté sans denier, hum ? explications ? Hum ?..."

Oh, ce n'est certes pas ainsi que s'est exprimée la gardienne de l'antre de ces lieux "Axiesques", mais le décodeur de la culpabilisation à outrance était bien en mode marche.

Et vous, Madame ? Vous êtes assurée ? Hum ? Vous avez combien de bonus ? Hum ?... Comment ? Vous n'avez pas de véhicule ?...
- en aparté, pensée toujours aussi lisible que le précédent propos du cerbère femelle protégeant les intérêts de la firme : pouah...à quelle espèce de demeurée, ai-je à faire ?-

Quel crime en effet !
Et oui, Je ne dispose pas de tacot, chiotte, chignole ou clou à ma disposition, encore moins de berline ou limousine d'ailleurs.
Non pas que je n'ai pas obtenu mon permis de conduire, non .
Voici 31 années révolues que je l'ai en poche, mais ce faisant, plus d'automobile à ma disposition depuis cinq années maintenant.

La surendettée que je suis, régulièrement déclarée en Banque de France a préféré avant même l'engagement du processus se séparer de sa bousine.
Histoire de ne pas avoir à tirer la langue encore plus si cela était possible, quoique paraît-il les pendus le peuvent, mais je n'irai pas vérifier ces assertions .
Frais d'essence, réparations et assurance n'existeront donc pas chez moi au détriment du carburant vital celui-là, qui permet à mes enfants et moi-même de se sustenter loin des petits fours, caviar et frais de réception divers de l'Elysée, mais de vivre tout simplement, quoique fort chichement.  

J'ai donc troqué mon char contre un célérifère, autrement dit un vélo, biclo, biclou, vélocipède et autre draisienne.
Et me voilà à tenter d'expliquer le pourquoi du comment à la sentinelle de garde du repaire de l'assurage Axa.

- Non, mais qu'est-ce que vous croyez ma brave dame ?
Ne devient pas assuré chez nous qui veut . Et justement votre géniture n'a pas l'heur de plaire au saint des saints, ordre confirmé par téléphone à l'instant :
- On ne veut pas de vous céans .
Allez zou, déguerpissez et ne remettez pas les pieds dans ce lieu honnête et probe que vous souillez de votre incongruité plébéienne ...
Fissa...fissa... et au plaisir de ne plus vous coudoyer !
 

Foin de la plaisanterie et de la dérision .
Je pense ici aux jeunes gens qui conduisent sans permis ni assurance.
Mon fils a tout fait pour financer le sien sachant que je ne pourrai pas le lui offrir. Et ce sont des heures de petits boulots par-çi, par-là qu'il a travaillé durant de longs mois.
Lui n'a pas cédé à la transgression de l'interdit.
Il aurait eu ceci dit fort à faire, tant avec moi, sa "daronne" qu'avec ses frères et soeur aînés.

Mais comment ne pas être révolté ?
La même mésaventure s'est reproduite chez Groupama.
La GMF, elle, lui proposait une cotisation annuelle d'assurance digne de préserver un 4X4 BMW neuf, sièges en cuir, lecteur DVD, GPS, bref toutes options !
Finalement, j'ai fini par le convaincre de contacter son père qui a accepté de le présenter à son assureur.
Et l'affaire s'est soldée ainsi.

Ma colère est grande, à la mesure de la malhonnêteté intellectuelle de ces grands groupes.
Ou l'art et la manière pour ces "voyous" de tout poil de fabriquer de futurs délinquants.
Comment s'en sortent ceux qui n'ont pas au moins l'un de leur parent possesseur d'un véhicule et détenteur d'une assurance automobile ?

Hypocrisie et argent font bon ménage en fait.
Je me souviens de cette pub qui avait fait naguère grand scandale lorsqu'un banquier avait osé proclamé ; " votre argent m'intéresse " .
Il avait dit tout haut ce que les autres pensaient tout bas.

Aujourd'hui, non seulement ils s'en vantent mais n'hésitent aucunement à vous refouler sans vergogne de leur El Dorado factice si vos critères de ressources ou garanties sont trop minces ou peu sûrs .

Il en est ainsi également des assureurs, dont le groupe Axa qui m'occupe aujourd'hui.
Ces firmes ne pensent qu'à faire de l'argent, du profit sur le dos des assurés. La protection n'est qu'un prétexte de façade, rien de plus.

Mais passons maintenant au deuxième spot, qui vaut lui aussi son pesant de cacahuète.

Une magnifique jeune femme dans la plénitude de son ventre rebondi prêt à éclore, transformé pour l'occasion en chou ou rose - pourquoi ne pas rajouter des balivernes à celles que l'on nous déroule déjà télévisuellement - fouille dans une pharmacie à la recherche d'un médicament contre la toux.

Et là, Zorro-Axa associé au guide Vidal arrivent en grand sauveur de la future maman qui risque d'intoxiquer sa progéniture avant même qu'elle n'ait vu le jour...

Et là, j'explose .
Se fouterait-on très trivialement, vulgairement de notre gueule d'assuré social auprès de la CPAM ?
Vous rendez-vous compte, dixit cette pub que plus de 3/4 des français réutiliseraient leurs médicaments ?
Wouah, les nazes...

Mais voilà qui va cependant à l'encontre de la contrevérité d'état : les français sont des irresponsables en matière de santé et c'est de leur faute si la sécurité sociale va de mal en pis.

Que l'état exonère à qui mieux-mieux le patronat sans débourser le moindre euro en contrepartie malgré ses engagements, que nenni ce n'est pas cela.
Que les taxes afférentes au tabac, alcool et autres n'arrivent jamais dans les caisses de la CPAM, non plus.
Que des patrons-voyous ne paient pas leurs cotisations durant des années tout en prélevant et utilisant pour leur propre compte les cotisations de leurs salariés, encore moins.

Non vous dis-je, notre Diafoirus Sarkozy, pythonisse à ses heures a vu :
Ce sont les malades ! Eux les grands coupables, les grands responsables de ce marasme catastrophique, donc eux qui vont payer, dans tous les sens du terme.

Par là-même, nous ne sommes plus des malades qui nous soignons, non, mais des consommateurs de santé totalement irresponsables.
Notre "Rose Bonbon", aussi inepte à la santé qu'à l'environnement ne parle plus d'ailleurs de médicaments, mais de panier soin et propose de mettre en rayon des supermarchés nombre de médication, à l'instar des  pays anglo-saxons.

En la matière, la grande-bretagne qui n'est nullement un exemple à suivre a aussi installé des consultations médicales dans les allées de plusieurs supermarchés.

Ainsi vous attendez entre les cornichons et le vinaigre d'une part, les tampax et le papier Q de l'autre, votre tour pour la consultation médicale.
Le tout sur fond de mouflet qui braille pour avoir son Kinder, d'hôtesse de caisse qui crachotte dans un micro nasillard le nom du responsable du rayon X attendu à l'accueil tandis que le bourre-tétiau local vous débite jusqu'à la nausée la réclame infâme pour tel ou tel produit de marque.

J'attends pour ma part avec impatience le cas de maladie hypercontagieuse qui fera bien un jour son apparition et mettra en quarantaine le super, hyper, méga temple de la consommation, clients-malades-délinquants coupables d'être malades en sus, le tout dans une débandade absolue.

Pour en revenir à nos moutons, on libéralise à outrance.
Des médicaments seront ainsi en vente libre dans les grandes surfaces avec à la clé, les risques de surdosage ou mélanges à mauvais escient que l'on sait.
Il y a quelques années, selon une autre campagne d'information, il ne fallait surtout pas s'automédiquer. Aujourd'hui, c'est la grande panacée.

Pas de consultation me direz-vous, pas de conseil pharmaceutique non plus, probabilité très forte de "merde médicinale" en vente libre sans contrôle sanitaire - comme récemment les huiles frelatées ukrainiennes répandues dans la chaîne de fabrication de produits alimentaires de grandes consommations ( Lesieur, amora...)- sans que l'agence afssaps ne réagisse .

Que dire des fromages avariés recyclés, des médicaments tel le paracétamol en provenance directe dorénavant de Chine, mais dont le capital confiance en matière de sécurité sanitaire est égal à zéro compte tenu des nombreuses affaires de ces derniers mois.

Mais qu'à cela ne tienne, ayez confiance et crevez donc la gueule ouverte, cela fera de grandes économies à la Sécu ainsi qu'aux caisses de retraite tout en créant de nombreux débouchés et emplois dans la filière funéraire.
Bref tout bénéf pour tout le monde.

En attendant Axa, groupe d'assurance et Vidal, le guide médical édité par les laboratoires pharmaceutiques à destination des médecins et professions paramédicales se sont alliés pour cette pub.

Les malades quant à eux sont mis à l'amende entre participation forfaitaire et franchises médicales de 100 euros chacun et par année du moment qu'ils aient plus de 16 ans.
Des projets de réduction du nombre de maladie définie comme Affection de Longue Durée voient le jour, sont mis dans un tiroir après un grand tollé général, mais mis sur le dessus du panier en attendant d'être ressortis quelques temps plus tard.

Rappelons tout de même que ces malades paient eux-aussi les franchises médicales et les participations forfaitaires.
Par ailleurs, des listes de plus en plus longues de médicaments déremboursés mais toujours prescrits, n'en finissent plus d'apparaître.
Leur prix curieusement sont multipliés par 3 voire 4 après.

Curieusement et comme en écho, on retrouve aussi souvent le nom de Sarkozy à bien des niveaux .
Celui de l'état bien entendu.
Mais aussi à la vice présidence de laboratoire pharmaceutique (Bio-alliance), de groupe d'assureur (Médéric), de la fondation Alzheimer (Médéric toujours), sans compter les grands amis de toujours .

Ecoutez donc mes bons messieurs l'espèce sonnante et trébuchante qui ne saurait tarder à tomber dans vos escarcelles d'assureurs, laboratoires et autres équarrisseurs en chef de notre système de santé, bien trop solidaire à votre goût.

Nos Don Salluste scrutent le moindre sou.
Et soyez sûr que pas un ne manquera sur les places boursières.
Nos vies ne vaudront pas plus qu'un chiffre statistique dans les colonnes pertes et profits d'un zélé bureaucrate sarkozyste.

Pour en revenir à la pub et à mon fils, gageons cependant qu'en matière d'assurance santé, mon fils aura lui droit à toutes les attentions de ces vautours qui plânent dans notre ciel :
- Jeune, en pleine forme, sans problème de santé aucun, ne fumant pas, ne buvant pas : Le client idéal !

Quant à moi, je ne passerais même pas l'épreuve du "contrôle technique".
Au rebut, aux ordures, au dépotoir celle par qui le scandale arrive...
Hypertendue et dorénavant sans thyroïde, ne passez pas par la case départ, directement au mouroir : Pas de malade chez nous.

C'est ce qui nous attend, n'en doutez pas.
Et si vous voulez ne serait-ce qu'un détail sordide supplémentaire :
Dans la plupart des établissements hospitaliers américains, une petite affichette est présente derrière le bureau d'accueil :
" Nous ne faisons pas crédit " .

Voilà qui est dit .

 
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B
Je ne sais pas si tu arrives, aujourd'hui, à parler mais en tout cas tu écris...c'est déjà ça !<br /> AXA / Si seulement tu en avais parlé avant je t'aurais largement déconseillée d'aller seulement leur demander un tarif. C'est exact, ils ne sont là que pour faire du fric. J'étais chez eux à une époque où je gagnais bien ma vie et j'en suis parti à cause de leurs tarifs...c'est dire !
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C
<br /> @ BCT : J'ai momentanément le sifflet coupé, mais comme tu le vois, cela ne m'empêche nullement d'écrire.<br /> @Kamizole : Je crois que tu as sans doute raison, les neurones ne vont pas trop mal non plus !<br /> <br /> <br />
K
quel punch ! l'anesthésie n'a pas engourdi tes neurones... "panier de soins" ! Tu as raison, nous, les pas bien portants ni trop jeunes, on va morfler grave... au trou tout de suite ? Avec un beau pardessus en sapin. Quant au Vidal, la version pour les non-professionnels de santé vaut que dalle. Et celle des pro n'a d'intérêt que pour ceux qui ont des connaissances médicales suffisantes... L'automédication est dangereuse car la plupart des personnes n'ont aucune idée des interactions médicamenteuses et contre-indications parfois formelles. J'étais absolument scandalisée il y a quelques années déjà de voir des anti-inflammatoires en vente libre (avec pub à l'appui !). C'est le type même de médicaments qu'il faut manier avec circonspection et s'il y a eu des accidents graves avec certains (un blockbuster américain, notamment) c'est surtout à cause de l'usage trop prolongé alors qu'un bon rhumato préconisera aujourd'hui un traitement ultra-court...
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