De l'inhumanité...
C'est un petit enfant de trois ans. Allongé sur une plage, il a le nez dans le sable.
Il ne pleure pas. Il n'est pas tombé en courant. D'ailleurs, il n'est pas en vacances, et n'a pas fait de château de sable avec ses frères et sœurs ou ses parents.
Le petit garçon à la chevelure noire baignée de l'écume des vagues, semble dormir. Elles l'ont porté sur leurs crêtes, jusqu'à la plage de sable fin. Pas de Moïse à ses côtés qui aurait pu le protéger du roulis de l'onde.
Le Petit dort d'un sommeil éternel. C'est un autre " Dormeur du Val ". Mais nul poème, nul Rimbaud, pour dire l'indicible, et la folie des hommes.
Une photo, une simple photo...
Une photo, comme un miroir sans tain qui ne donne aucun répit au cauchemar. Et l'impossibilité de le traverser, ce miroir sans tain, de réchauffer ce Petit au creux de ses bras, de le réconforter en chantonnant l'une de ses berceuses pour enfant qui l'accompagnerait dans sa sieste sans fin.
Il a quitté contraint et forcé ce monde fou, où l'abomination est la règle, tandis que la solidarité serait une utopie...
Et l'horreur, l'horreur absolue, ancestrale, immémoriale. Nous ne savons rien. Nous n'avons rien appris et nous sommes condamnés à un éternel et funeste recommencement.
Et ma part d'Humanité meurt un peu plus chaque jour ...
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