Orléans a fêté les 138 ans de la Commune de Paris !
Surtout dans cette ville confite dans des traditions qui deviennent de plus en plus de mauvais aloi.
Entre :
- religieux traditionnaliste intégriste de mauvais ton et mauvais goût,
- municipalité UMPiste :
* qui privilégie les caméras et autres statistiques détournées sur la délinquance,
* tout en délaissant par ailleurs les quartiers tels que l'Argonne, ( fermeture de classes, de la CPAM, du Poste de Police, fermeture d'un magasin de moyenne surface de proximité sans solution de rechange pour la population, bientôt de la Poste, ...)
* étrangle les associations qui ne sont pas aux ordres en refusant de renouveller les subventions, Repères, Adamif, Amitié argonnaise...
* se prétend à l'écoute des citoyens, tout en leur signifiant quand ils sont une majorité à contester ses projets de démolition onéreux et injustifiés (Les Carmes, Trémie Jean Jaurès..), construit (enfin ! 7 ans après !!!) un tram en passe de devenir le plus cher de France et de Navarre ( bientôt dans le Guiness book des records d'argent public dispersé en audits et autres absurdités pour le retarder ?) qu'ils n'ont rien à dire.
" Shut-up" la populace..." c'est nous qui sommes aux manettes et vous n'avez qu'à baisser la tête pour passer sous les Fourches Caudines de la Démocratie à la sauce UMP...
Tiens au fait " Combien çà coûte" où êtes-vous ?
* attaque un blogueur en justice, ( par manque d'humour ou parce que la contestation n'est plus de mise ? )
- Préfet et secrétaire en digne représentants des sieurs Besson-Heurtefeux...
Bref, nous avions, nous les agités du bocal orléanais, besoin d'oxygéner l'eau saumâtre où baigne désormais notre cité.
Le 29 mai était la date qui s'imposait.
Ainsi, à l'initiative de Rémi, Jean-Claude et Guy, le 29 mai, date anniversaire de la Commune de Paris en a été l'occasion.
Nous avons été une bonne quarantaine à répondre à leur appel et à nous retrouver en ville samedi soir pour commémorer cette date.
Mais, avant de nous retrouver tous ensemble autour d'un dîner dans un restaurant du quartier des Halles, nous avons rebaptiser la rue Thiers .
Après bien entendu, le petit discours de Rémi, et quelques péripéties de collage de la nouvelle plaque sur l'ancienne.
Heureusement l'un de nos élus était là pour y mettre bon ordre !
Mais voici ce que Rémi a déclaré sous la plaque du sieur Thiers avant que de rebaptiser comme il se doit le lieu.
Applaudissements nourris à l'appui !
" Chers amis
Nous sommes donc rue Adolphe Thiers
Mais rassurez-vous, cette rue n’est pas longue, elle va de là à là (environ 50m)
Il y a des villes qui ont des avenues Thiers, voire des boulevards Thiers
Adolphe Thiers, le fondateur de la III ème République, garant des intérêts des nantis, naviguant entre monarchie et empire, entre restauration et république reste le symbole de la bourgeoisie, mais pour nous ce soir, c’est avant tout le bourreau de la Commune de Paris en 1871, c'est-à-dire, il y a tout juste 138 ans.
Donc Thiers qui a négocié avec Bismarck la reddition cède l’Alsace Moselle aux Prussiens et accorde à ceux-ci une entrée triomphale dans Paris pour mettre fin au siège et ainsi terminer la guerre.
Thiers a le soutien de l’Assemblée Nationale réunie à Bordeaux composée de ruraux, de hobereaux, de notables de province…
Mais il reste à maîtriser les parisiens qui ont résisté au siège des prussiens, ces parisiens composés d’ouvriers, d’artisans, de petits bourgeois, de républicains, de patriotes et même parfois de socialistes… (désolé mais les communistes n’existaient pas encore)
Les Parisiens vivent comme un déshonneur l’entrée des Prussiens dans Paris, même si celle-ci n’est que symbolique. Ils entrent le 1er mars et en sortent le 2.
La foule qui a payé les canons pour sa défense par des souscriptions populaires les ramènent vers les hauts lieux de Paris, Montmartre, les Buttes Chaumont, Belleville pour éviter qu’ils ne tombent entre les mains de Thiers ou des Prussiens.
Thiers donne l’ordre aux troupes gouvernementales de récupérer les canons, mais les soldats fraternisent avec la foule, entre autre grâce à l’intervention des femmes dont Louise Michel. Deux généraux sont fusillés.
Thiers se réfugie à Versailles, tout un symbole. Il donne l’ordre aux troupes d’abandonner Paris.
C’est une victoire inattendue, sans combat, gagnée par une foule anonyme.
Personne, ni le Comité Central de la garde nationale, ni le Comité des 20 arrondissements, ni le Comité de vigilance des quartiers n’a donné de consignes.
Des hommes mandatés par le Comité Central de la garde nationale s’installent à l’Hôtel de Ville. Par proclamations, ils remercient l’armée de ne pas avoir tiré sur la foule et appellent Paris et la France à jeter ensemble les bases d’une République. On fixe des élections pour le 22 mars.
Dans la foulée, on lève l’état de siège, on amnistie les condamnés politiques, on rétablit la liberté de la presse, on abolit les conseils de guerre et on va même jusqu’à emprunter de l’argent à Rothschild pour assurer les dépenses.
On prépare les réformes sociales dans le but de faire disparaître les profits afin que les revenus du travail reviennent aux travailleurs.
On prépare l’instruction gratuite et laïque, les libertés de réunion, d’association, de la presse, on organise aussi la police et l’armée.
On propose de bannir toute autorité administrative au profit de contrôles permanents de tous les futurs élus.
Le gouvernement de Versailles appelle lui à se regrouper contre les ‘‘criminels’’ qui
déshonorent Paris.
Le 26 mars, les élections ont lieu et le 28 mars le Comité Central qui a assuré sa mission transitoire transmet son pouvoir à la Commune de Paris.
La liste des élus est proclamée.
Les communards viennent d’horizons variés, bourgeois, employés, ouvriers, affiliés à l’internationale, blanquistes, jacobins, radicaux, socialistes révolutionnaires… (comme le temps change les choses, n’est pas ?)
Mais pas de partis, pas d’organisations structurées, c’est le peuple de Paris qui est au pouvoir.
La commune tente de s’organiser, services publics, justice, finances, enseignement, travail… Karl Marx observe.
Les femmes aussi tentent de s’organiser, elles qui jouent un grand rôle recevront également les pensions des fédérés tués au combat, qu’elles soient mariées ou non ; la commune de Paris s’attachera à reconnaître la famille prolétarienne telle qu’elle est constituée plutôt que celle constituée civilement ou religieusement.
Pendant ce temps, avec le retour des prisonniers, Thiers réorganise son armée (200 000 hommes) alors que la commune de Paris n’a pas compté 40 000 combattants.
Une lutte inégale s’installe autour de Paris, le 1er mai les bombardements systématiques commencent.
Les forts tombent les uns après les autres malgré la résistance des fédérés.
Le 21 mai, les troupes versaillaises entrent dans Paris, c’est la semaine sanglante.
Les Fédérés luttent quartier par quartier, maison par maison, barricade par barricade, Paris brûle…
Les Versaillais fusillent intensivement.
Le 27 mai, c’est le massacre des fédérés du Père Lachaise, le lendemain la dernière barricade tombe.
Les jours suivants, on continue à condamner à mort à tour de bras.
La répression aura fait quelques 30 000 victimes.
Un grand nombre de communards furent déportés vers la nouvelle
calédonie.
L’expérience est finie, celle d’une société sans classes où règnerait la justice sociale.
En la mémoire de nos aînés, nous disons que l’expérience peut reprendre.
Et nous la commençons en rebaptisant symboliquement la rue qui porte le nom du ‘‘boucher de la commune de Paris’’. "
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