Violences faites aux Femmes : Texte lu lors du rassemblement du 28 septembre à Orléans.
Nous sommes réunis ce soir, comme en janvier de cette année, pour dire STOP aux violences faites aux femmes, aux violences de genre.
En quelques semaines, le nombre de femmes mortes victimes de la violence de leur compagnon, a dramatiquement augmenté dans notre département.
Anne-Sophie et Cathy sont malheureusement les derniers prénoms qui se sont inscrits sur cette liste morbide.
Pourtant, l'année 2010 a bien été déclarée par notre gouvernement , Grande Cause nationale dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
Une loi encore trop imparfaite a été votée en février dernier à l'Assemblée Nationale et au Sénat en juin. Avec des amendements qui en ont amoindri la portée, et le refus obstiné du gouvernement de créer un observatoire national des violences faites aux femmes. Il ne suffit pas d'une campagne audiovisuelle « bonne conscience » diffusée sur nos antennes de télévision, pour faire changer concrètement les choses dans notre société.
Tout comme il est à noter le manque criant de campagne nationale d'affichage de messages de prévention et d'information, avec les numéros utiles et de proximité pour les femmes qui en ont besoin.
Décider une année grande cause nationale dans la lutte contre les violences faites aux femmes, c'est aussi s'en donner les moyens .
Or, ils n'ont pas été octroyés, pire, ils ont même été diminués, voire supprimés pour certaines associations.
Au niveau local, notre Collectif demande depuis plusieurs mois maintenant et ce, sans réponse de la préfecture du Loiret, la tenue de la * commission départementale d'action contre les violences faites aux femmes .
Celle-ci qui devrait normalement se réunir chaque année, ne l'a pas été depuis 2007 !!!
Ainsi, l'Etat se décharge trop souvent des missions de prévention et de protection qui sont les siennes sur des associations auxquelles il ne donne que peu ou plus du tout de moyens. Celles-ci ferment les unes après les autres. Cela risque d'ailleurs d'être le cas très rapidement du lieu d'accueil et d'écoute orléanais, dont la mission et les horaires étaient déjà bien imparfaits.
Par ailleurs, sur Orléans et son agglo n'existent que 10 places réservées aux femmes victimes de violence. Ce nombre est bien insuffisant lorsqu'une femme, mère de famille cherche à quitter le domicile conjugal, avec ses enfants, ce qui pour le moins semble normal.
Pourtant pas un jour sans que l'on apprenne qu'une femme a été maltraitée, frappée, violentée, niée dans son intégrité et sa dignité d'être humain.
Tous les deux jours et demi, encore à l'heure actuelle une femme meurt sous les coups de son compagnon. Notre département, notre ville n'échappe pas à cette règle révoltante.
Depuis le début de l'année, la liste des femmes victimes ne cessent de s'allonger et malheureusement certaines y perdent la vie, laissant derrière elles : enfants, parents, frères et sœurs.
Nous ne pouvons plus accepter cela.
Nous ne pouvons plus cautionner par notre silence, ces violences, ces meurtres.
En janvier dernier notre Collectif demandait déjà la comparution immédiate du conjoint agresseur dès la première violence, la mise en place d'une procédure immédiate d'éloignement du domicile conjugal du conjoint violent mais aussi un suivi psychologique et social obligatoire de celui-ci, ainsi qu'un lieu d'accueil pour les femmes victimes ouvert 24h/24, 7J/7, et des places d'hébergement d'urgence en nombre suffisant.
Nous sommes donc ici ce soir pour demander que ces mesures soient mises en oeuvre très rapidement et dire : :
Non aux violences faites aux femmes, Stop la violence.
Comme nous le serons à chaque fois qu'une femme sera victime.
Parce qu'une vie a le même poids, la même valeur qu'une autre, que la mort d'une femme ne peut se résumer à un chiffre statistiques,
Pour Anne-Sophie, pour Cathy, pour toutes les autres, pour toutes celles qui alimenteront malheureusement encore cette liste mortifère, si notre société ne décide pas réellement de mettre fin à ces violences de genre:
Plus jamais le silence !
Pour le Collectif orléanais des Droits des Femmes,
Dominique Tripet.
* Nous avons subrepticement appris que la Commission d'action départementale contre les violences faites aux femmes avait été purement et simplement supprimée.
Existe dorénavant une sous-commission d'action contre les violences...qui s'est réunie l'année dernière, sans même que les asssociations de femmes y soient conviées !!!!
Alors, je crois que l'on comprend mieux pourquoi ce gouvernement refuse obstinément la création d'un observatoire national des violences faites aux femmes. Une année déclarée grande cause nationale, une loi votée à l'Assemblée juste avant des élections, mais vidée des articles les plus emblématiques et protecteurs, et la poudre de perlimpinpin devrait faire son oeuvre ?
C'est vraiment faire injure aux femmes !
Cela démontre s'il y avait vraiment besoin l'implication réelle de ce gouvernement dans cette " Grande Cause
Nationale"...
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