Une Grand-Mère Indigne...
Dimanche dernier : Toute une journée en compagnie de mes " Petites Merveilles ", autrement dit mes petites filles.
Mes indispensables pauses tendresse et bêtises. Au grand dam de ma fille aînée qui voit parfois en moi une grand-mère pour le moins inattendue, pour ne pas dire un rien hurluberlue.
Il faut dire que si mes petites filles font, comme tout enfant qui se respecte et digne de ce nom, des bêtises, leur grand-mère, en l'occurrence moi, n'est pas la dernière pour leur en remontrer.
Et je m'étonne souvent d'avoir en réserve autant de facéties et autres espiègleries, vestiges d'une enfance et petite enfance passée auprès ...d'une majorité de garçons !
C'était ainsi dans notre famille, lorsqu'une fille daignait s'inscrire dans notre lignée, trois ou quatre garçons avaient d'abord vu le jour avant elle.
Ma naissance n'a pas fait exception : Des dizaines de cousins m'ayant précédée, puis trois frères m'ont suivie, et seulement une tante à peine plus âgée que moi et une cousine. C'est dire si les
expériences, confrontations et récréations de toutes sortes ont été nombreuses.
Au programme donc : Tirs au lance-pierre, accro-branches avant l'heure, cabanes construites dans les arbres, sauts à partir du grenier dans les meules de foin du voisin, baignades et descentes de
la rivière sur des chambres à air de tracteurs, pétards lancés dans les gouttières les jours de 14 juillet pour faire le plus de bruit possible, vagabondages et arpentages de toute la région en
vélo, à pied, dans les bois, sous-bois et même dans les champs, à courser les papillons, attraper des bourdons, scarabées, faire des concours de sauts de sauterelles...
Bref, aujourd'hui, je serai sans doute une enfant cataloguée et suivie de près dans un quelconque fichier répertoriant les enfants censés devenir de potentiels délinquants à l'adolescence, alors
à l'âge adulte ?
C'est en souvenir d'un concours un peu particulier que j'ai ainsi démontré à Juliette, ma petite fille aînée, que contrairement à ce qu'on lui avait dit, les filles aussi pouvaient faire pipi
debout, explications et démonstrations à l'appui.
Il est vrai que pour se faire, mieux vaut ne pas porter de pantalon, caleçon, short ou autre petite culotte et qu'une jupe ou robe est indispensable pour rester relativement discrète. Et enfin
qu'il faut savoir jouer du bassin.
Non, pas celui d'aisance, sinon ce n'est pas drôle...Bref, tout cela doit se faire dans la nature, surtout lorsqu'il y a concours de distance à l'appui, à savoir : Celui ou celle qui ferait pipi
le plus loin. C'est ainsi que j'étais arrivée seconde au classement du concours.
De toute façon, c'était normal, mon cousin arrivé premier était plus grand que moi, alors...Ouh...La mauvaise joueuse, près de quarante-cinq années plus tard...
Bref, Juliette a écouté avec avidité chacun de mes précieux conseils, les a mis en application avec talent et virtuosité et ...Ma fille m'a maudite pendant plus d'un mois. Tous les parkings des
supermarchés du coin ainsi que son jardin ont eu droit à l'application scrupuleuse de chacune de mes recommandations .
Non mais ! Il n'y a pas que ceux qui marchent debout qui lansquinent justement debout...Ben tiens, les "celles" aussi le peuvent, la preuve, na !
Une autre fois, Justine commençant à agrémenter son langage de toutes sortes de noms d'oiseaux entendus au centre de loisir, faisant sursauter et rougir de honte ses parents, je me suis chargée
de pimenter son vocabulaire et celui de sa soeur de quelques expressions qui les ont bien fait rire, du style : scrongneugneu, palsambleu, mordious, vindious et autres cornebidouilles...
Depuis mes petites filles me surnomment Mamie Scrongneugneu.
Dimanche dernier, Justine en était à l'art consommé du tirage de langue contestataire tout autant que protestataire. De quoi organiser à brûle-pourpoint un concours de grimaces qui judicieusement
donnera une tonalité plus marquée à l'avenir quant aux revendications ou réprobations de mes petites filles. Et voici ce que cela a donné :
Bon, il est vrai que nous devions passer une journée dans un parc zoologique de la région, bien connu pour la
présence de nombreux animaux : Tigres blancs, koalas, gorilles, hyènes, manchots, lamantins, éléphants, girafes...Fort cher pour y accéder mais où les animaux y sont aussi fort bien traités.
Cependant, pour une famille, c'est une véritable rente : 22 euros l'entrée pour les adultes et enfants à partir de 11 ans, 16 euros pour les enfants de 3 à 10 ans...!
Sauf que, sauf que...Bourrasques de vents divers et variés : chaudes, fraiches, froides, lourds nuages gorgés de pluie roulant dans des cieux orageux, averses entrecoupées d'éclaircies ont un peu
bousculé le programme.
Nous ne sommes pas allés au parc et nous avons pique-niquer ...chez ma fille.
Avant que d'aller nous promener dans le parc de Chambord tout proche, j'ai trouvé le temps d'initier mes petites filles au jeu de billes avec lesquelles elles ne savaient que faire, en dehors de les collectionner : la tique.
Et puis balade, Chambord et la pompe à fric à tous les coins et recoins du parc, et pour commencer les parkings dont plus aucun n'est gratuit. Ben tiens, tout se paie et tout se vend, n'est-ce pas, même une place en plein champ.
Pancartes à l'appui tous les 50 mètres s'il vous plaît, histoire de bien vous le rappeler, une fois en anglais, une fois en Français : Le fric polyglotte !
Nous avons dû jouer à cache-cache avec le temps.
Rapide promenade dans le parc, du côté du haras, glace offerte à mes petites filles, crème glacée coulant sur les doigts de Justine, émaillant son T-Shirt de très jolies et charmantes éclaboussures, chocolat en guise de rouge à lèvres sur la bouche de Juliette et puis au passage, suite au questionnement d'un lecteur quant à l'un de mes billets, je n'ai pas oublié d'aller investiguer du côté de la vie des lépidoptères et des hyménoptères.
Je peux ainsi vous révéler qu'ils butinent bien dans les mêmes lieux. Quant à lutiner, je ne sais pas encore si abdomen et dard font bon ménage, mais comptez sur moi pour poursuivre mon observation entomologique.
Attention...Je vous entends penser là...Je parle des moeurs des lépidotères et des hyménoptères, hein ? Pour les dyptères j'enquête toujours aussi...
Parc de Chambord donc et haras :
Et puis aussi prise de ce cliché pour lequel Justine, juchée sur les épaules de son père, s'est écriée : - " Papa ! çà y est, Mamie, elle a réussi à prendre en photo les voleurs..."
Je ne sais pas pourquoi, mais cela nous a tous fait rire !
Et puis la journée s'est écoulée toujours entre rires et promenades, fatigue s'installant chez Justine, inquiétudes de Juliette qui voyait l'instant où je devrais repartir : - " Maman, Mamie,
elle peut manger chez nous ce soir ?
Dîner passé bien entendu en leur compagnie, puis départ, train pour une fois sans retard, retour sur Orléans et pas de transport en commun puisque 20h20, l'heure butoir pour le dernier bus était
dépassée.
Pour une ville de plus de 100.000 habitants et une agglo de plus de 280 000 habitants, nous sommes vraiment "exemplaire", n'est-ce pas ?
Peu importe, retour à pied le long des quais de Loire, mais pluie et orage ont été de la partie...
Au bout du chemin, l'éclaircie.
Et c'est donc trempée comme une souche que je suis arrivée chez moi : cheveux mouillés ruisselant dans mon cou, jean's alourdi de pluie collant étroitement à ma peau, gouttant à chaque pas, chaussures gonflées d'eau ponctuant chaque enjambée de joyeux "flocs-flocs", tandis qu'apparaissait un arc en ciel.
Tiens, un clin d'oeil d'Iris la messagère des Dieux ?
Vous savez, Iris, celle qui censée délivrer des messages de la part des Dieux de l'Olympe aux humains ? Et bien elle était bien là, je vous le confirme : La semaine prochaine Juliette vient passer la semaine avec sa Mamie Scrongneugneu et Justine nous rejoindra trois jours plus tard...
On a pas fini de faire des bêtises, moi j'vous le dis...
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