C'est une nouvelle plainte auprès du Jury de Déontologie Publicitaire, autrement dit de l'Agence de Régulation Professionnelle des
Publicités, que je viens de déposer.
"Assignée" à résidence pour raisons de santé, je me retrouve ainsi à regarder plus qu'il ne se devrait - c'est un fait - la boîte à images et trop souvent autres inepties.
C'est ainsi que j'ai suivi de chez moi, via une chaine télévisuelle, les questions au gouvernement, poséEs par nos DéputéEs,
alors réuniEs en session à l'Assemblée Nationale.
Las, le spectacle qu'y ont donné nos parlementaires était pathétique. Indigne des suffrages qui les ont conduit à la fonction de
DéputéEe en juin dernier et en tout état de cause, irrespectueux de leurs électrices et électeurs.
Grand guignol est ici le qualificatif qui me vient immédiatement en bouche et au clavier. Notre pays est sur une poudrière
sociale.
Alors qu'il conviendrait enfin d'initier une politique courageuse et énergique où l'Humain d'abord en serait le maître
mot, en lieu et place de tous les maux qu'ils/elles continuent de nous infliger, ils/elles ont préféré encore une fois s'invectiver.
Et de se renvoyer les unEs, les autres à la figure :
- " Mais qu'avez-vous fait, vous, ces dernières années, pour nous accuser ainsi de ..."
- " Vous ne prenez pas en compte l'intérêt des FrançaisEs contrairement à ce que vous prétendez..."
Du théâtre de Grand Guignol, dont nous ont gratifié nos députéEs ! Alors que le sérieux de la fonction à laquelle ils/elles ont été
portéEs voudrait qu'ils/elles nous en fassent l'économie. Qu'importe !
Il semblerait bien que reprenant quasiment les mêmes en mêmes places quoiqu'ayant changé de côté de la barrière, nous ne puissions
assister et subir que cette aberrante farce.
Hier, c'est au Sénat que m'a porté le zapping télévisuel.
La question des inégalités salariales entre femmes et hommes y était abordée, et c'est fort intéressée par les débats, que j'en ai
suivi la retransmission.
Mais quelle surprise de constater que seules des Sénatrices se sont exprimées à ce sujet !
Est-ce que cela ne concernant que les : sort financier, carrière et place dans la société civile, publique,
politique des femmes, c'était donc à elles-seules de se préoccuper de leur sort ?
J'en étais à cela de mon questionnement que la retransmission se terminait et que passant par la chaîne parlementaire, je constatais
que d'autres débats avaient lieu à l'Assemblée Nationale sur le budget 2013.
Débat qui en cet instant, concernait l'abaissement du quotient familial. Nombre de DéputéEs UMP, dont notamment Mr
Mariton, ont profité de celui-ci, pour y amalgamer savamment, une attaque en règle des couples homosexuels et lesbiens ainsi que des familles mono-parentales, les accusant de
saper le beau socle de la famille telle qu'il la conçoit : un homme, une femme et leurs enfants...
Conception judéo-chrétienne s'il en est, doublé du nécessaire patriarcat triomphant en ces instances, ce jour-là !
Car figurez-vous, qu'hormis la Députée UMP Mme Dalloz, seuls des hommes ont participé à ces débats. Côté Députés
ou représentants du gouvernement : interventions masculines en salves.
Consternation et questions .
Côté Sénat, hier, interventions exclusives de Sénatrices, alors que les femmes ne représentent que 22%
des éluEs dans cette instance. Côté bancs de l'Assemblée Nationale, une majorité écrasante de Députés (hommes) y siégeant et intervenant ce jour-là, bien que 27% des
éluEs en cette instance soient des femmes.
Est-ce à dire que pour s'occuper de nos préoccupations, nous aurions droit à un trivial "démerdez-vous" de nos homologues
masculins, tandis que dès le moment où il s'agit de s'occuper de nos corps, et en particulier de nos ventres - le quotient familial étant calculé sur le nombre d'enfants au sein d'une
famille - ces messieurs, coqs en leur basse-cour viennent encore et toujours pousser leurs cocoricos de "pater familias" ?
S'il fallait encore une démonstration prouvant que notre société est toujours bien régie par la domination masculine,
nos deux instances parlementaires, nous en ont apporté hier, une éclatante confirmation !
Comment s'étonner en ce cas, que dans notre pays, perdurent encore et toujours les publicités utilisant les stéréotypes
sexistes les plus éculés, pour faire vendre tout et n'importe quoi ?
Car ce matin, entre deux flashs infos, j'assiste incrédule à la diffusion de ce spot
publicitaire aussi stupide qu'inconséquent :
.
Ainsi, deux puis trois hyènes sont installées sur un canapé sous l'oeil avisé d’un pseudo-testeur chercheur d'une
marque de canapé, slogan à l'avenant :
- " Chez machin trucmuche..., on teste nos canapés pour être sûr qu’ils vous offrent de vrais bons moments de
détente...."
Et hop, comme par magie, les trois hyènes se transforment en trois femmes ! C'est d'un drôle, mais d'un drôle...
Insultant, péjoratif, dégradant, sexiste, seraient pour ma part, les termes les plus appropriés pour qualifier la bêtise machiste de
ce spot !
Ainsi trois femmes riant sur un canapé ne peuvent le faire qu'aux dépens d'une ou d'autres, car c'est bien connu, les hyènes,
animaux féroces, comme les femmes (?)se dévorent entre elles !
Et ce serait cet argument qui serait censé apporter un quelconque crédit à la qualité des canapés de cette marque ?
Marque qui n'en est pas à son coup d'essai pour moquer les gogos de tous genres qui achèteraient leur matériel. Le point d'orgue en
est cependant, ce regard particulièrement avilissant, porté sur les femmes : hyènes, lapine "pleine" à la démographie exponentielle, "lapinant" moutard sur moutard...etc...
On pourra ici, toujours rétorquer qu'il en existe d'autres où sont moqués les pères défaillants et laxistes, les ados avachis,
etc...il n'en reste pas moins vrai que publicités et stéréotypes sexistes et machistes, font trop bon ménage en notre pays où sévit et
triomphe la domination masculine.
Notez par ailleurs combien même dans ces clips débilitants, celui censé
être le chercheur et spécialiste "es produits et besoin consommateur" serait...un homme !
Heureusement que Mme Najat Vallaud Belkacem, Ministre des Droits des Femmes, réaffirmait au Sénat justement, ce 18 octobre
2012, la nécessité d’intégrer les notions de lutte contre les stéréotypes sexistes à celles de dignité et respect dûes à la personne pour valider les
publicités.
Il devient urgent que le JDP, auprès duquel je viens de déposer plainte, intervienne vraiment, et fasse son travail.
Les publicités sexistes sont légions sur nos écrans de télévision, cinéma, sur les ondes radiophoniques, catalogues, magazines, et
autres panneaux 4mX3 en nos villes.
Il est grand temps que cela change.
Quant aux canapés ?
Hi, HI, Hi, Hi fait la hyène avant d'y plonger ses crocs ....
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