Le sort de Circé.
Ce sont trois anniversaires, que nous fêtons chaque année à même époque dans notre famille. Deux intimement liés et un troisième qui
s'inscrit tout naturellement dans notre généalogie familiale.
Le premier est celui de ma petite fille Juliette. Elle qui me faisait Mamie pour la seconde fois.
Seconde fois Mamie, mais première petite fille de ma première fille. Une continuation, bien complexe en ses débuts, tant les rapports Mère-Fille étaient alors difficiles. Et je dois bien ici plaider coupable. Moi qui avait tant peur de la voir reproduire un schéma subi, fait de violences et de harcèlements.
Il y avait bien eu à l'époque quelques raisons tout à fait objectives et légitimes pour cela, mais la peur l'avait alors emportée sur une nécessaire confiance, certes vigilante, que j'aurais dû lui accorder.
Juliette a été cet élément, ce lien indéfectible qui nous a apaisées, m'a replacée dans l'inscription de notre histoire familiale et généalogie commune : Grand-mère louve, vigilante et sourcilleuse lorsque l'on s'en prend aux sien-ne-s, mais non intrusive, non invasive.
Mon passé est le mien. Ce ne sera pas le destin obligé, inscrit en lettres de sang dans l'Avenir de ma/mes fille-s.
Dans un même temps parallèle à l'échelle d'une vie, alors qu'une élection présidentielle s'inscrivait dans l'Histoire de notre pays comme la plus détestable qui soit - depuis bien des décennies -, la plus ubuesque aussi par son populisme basique : "travailler plus pour gagner plus ", la plus destructrice en matière de Liberté pour notre Nation, de droits en notre Société en matière d'accès au monde du travail, des soins de santé, d'éducation, de logement..., un nouveau blog commençait à publier dans la blogosphère orléanaise.
C'est ainsi que, tandis que notre Attila national prenait pour notre plus grand malheur ses nouvelles fonctions présidentielles, après avoir "officié" de façons tout aussi pernicieuses et corruptrices pour notre Société lorsqu'il était Ministre de l'Intérieur, des Finances...-, que " Le Blog de Circé apparaissait.
Et Fansolo n'est pas le dernier à m'avoir incitée à le créer.
Mais pourquoi Circé ?
Passionnée de mythologie, j'avais envie de rendre hommage à cette magicienne qui transformait les hommes en pourceaux. Décrite dans l'Odyssée comme une mégère vindicative, réduisant les hommes à cet état peu envieux de porcs pataugeant dans la boue, tout en, torture suprême, leur laissant la conscience de leur état : des animaux se vautrant dans leur bauge.
C'est souvent, en matière de légende ou de conte, dans la réalité aussi, le sort des femmes libres, fortes qui refusent le rôle qu'on leur a assigné depuis la nuit des temps : femme ou épouse effacée, repos du "guerrier", patiente, aimante, subissant en silence coups et avatars reçus, sans pouvoir, ni espoir, sinon celui de rêver sa vie en attendant un hypothétique lendemain enchanteur.
Si elles sont bien entendu soumises, comme il se doit, au fin fond d'un gynécée, place qui est la leur et dont elles ne devraient jamais sortir.. En dehors de cette injonction sexiste et machiste point d'espoir pour la/les femme-s.
Ce que j'appelle moi le syndrôme de Cendrillon ou bien encore celui d'Eve ou de Lilith.
Circé, elle, n'hésitait pas à tenir tête à Zeus, à lui résister, lui disputer même ses pouvoirs : faisant tomber les étoiles du ciel, jetant des éclairs, à l'instar du Maître de l'Olympe, pourtant pouvoir et attribut exclusifs de celui-ci.
La légende nous dit qu'elle en a payé le prix, celui de son immortalité, puisque bannie de l'Olympe.
Vous pensez bien qu'étant une athée convaincue, conviction chevillée au corps, l'image me convient parfaitement: " Ni Dieu, ni Maître " et encore moins de Sauveur Suprême.
Alors, oui ce blog, je l'ai ouvert peu de temps après l'élection d'Attila-Nicolas. Je pense que je n'ai pas besoin de vous dire en quel état je l'aurais volontiers réduit lui et tous ses acolytes, si j'avais eu le moindre pouvoir .
Pour en revenir à Juliette, puisqu'il s'agit d'elle-aussi, c'est une passionnée de chevaux. Le tout premier à entrer dans son Panthéon personnel ayant été Pégase, celui né du sang de la Gorgone Méduse.
Une continuité, la mienne.
Et ce blog, dans lequel je combats comme je peux, tout ce que je ne veux pas pour les mien-ne-s, celles et ceux qui me succédent : Une Société sans partage, sans solidarité, uniquement dévouée au culte de la nouvelle déité : Argent. Et toutes les discriminations qui vont avec.
Ceci au détriment de la majorité d'entre nous qui en crevons à tous niveaux.
Et puis il y a eu Morgane qui est venue nous rejoindre.
Seconde petite fille, mais prénom tout autant légendaire et caractère tout aussi affirmé. Elle qui ne s'interdit rien, conteste, ose tout, grimpe aux arbres... commence à être qualifiée de garçon manqué !
Au nom de qui ? De quoi ?
Comme je vous aime mes Petites Chéries...
A mes petites filles Juliette et Morgane : Bon Anniversaire mes Petites Merveilles .
Je transformais les hommes en animaux
Ô combien de marins,
Ô combien d'imbéciles,
J'ai changés en pourceaux,
J'avais de la malice
Jetant mes maléfices
Aux compagnons d'Ulysse,
Mon nom vous parle encore de légendes anciennes
On m'appelle Circé et je suis magicienne
Refrain:
Mutatis mutandis
Ici je veux un groin
Un jambon pour la cuisse
Et qu'il te pousse aux reins
Un curieux appendice,
Mutatis mutandis
Maintenant je t'impose
La couleur d'une rose
De la tête au coccyx
Mutatis mutandis
Si tant est qu'il est vrai que tout dans le cochon
Peut nous paraître bon, dans l'homme non
Je n'ai fait que donner la forme qui convient
À ces jolis nourrains
Prisonniers de mes bauges
De mon il qui les jauge,
De ma main qui remplit l'auge,
Pataugeant dans la boue, pauvres petits humains
Seriez-vous plus sereins, esprits sains ou porcins ?
au Refrain
Mais le temps a passé et j'ai jeté mes dopes
Mes poudres, mes potions, mes sortilèges
Il y a longtemps qu'Ulysse a rejoint Pénélope
Entre autres sacrilèges
Je vais de port en port (je vais de porc en porc)
Voir si je trouve encore
Un homme dans chaque porc (un homme dans chaque port)
Constatant que personne, dans ce monde en déglingue
Ne met plus de magie au fond de sa seringue
Quand ce n'est qu'en gorets
Que je les transformais
Les voici désormais
Enivrés par le fric, le pouvoir, les combines
Changés en charognards, en vautours, en vermine
Mutatis mutandis
Ici, je veux des dents
Que ton poil se hérisse
Qu'il coule dans ton sang
La fureur et le vice,
Mutatis mutandis
Que brûlent dans ton cur
La haine et l'avarice
Et prend du prédateur
La sinistre pelisse
Sois aveugle et sois sourd
Et mène au sacrifice
La pitié et l'amour
Choeurs, ad lib
Mutatis mutandis
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