Encore un cas de double peine appliquée à une femme étrangère, victime de violences conjugales : Victime et expulsée !
C'est donc une nouvelle affaire Najlaé, ou Fatima, ou Loubna...Elles sont tellement nombreuses et c'est une telle honte
pour notre pays.
Elle, elle se prénomme Farida.
Elle est victime de violences conjugales et a décidé qu'elle ne pouvait plus supporter cela. Alors elle a fait ce que toute femme devrait faire en pareil cas, elle est allée déposer plainte au
commissariat de police de Bastia en Corse.
Et comme pour Najlaé en
2010, ici dans le Loiret, les officiers de police du commissariat de Bastia n'ont rien trouvé de mieux que de la placer en centre de rétention au prétexte qu'elle n'avait pas de papiers.
Or, il s'avère que lorsqu'une personne se présente de son plein gré dans un commissariat, une gendarmerie, non seulement sa plainte doit être prise, mais elle ne peut être arrêtée pour défaut de
papier, s'étant justement présentée de son plein gré.
Lors des débats pour le vote de la loi censée lutter contre les violences faites aux femmes, loi votée en juillet 2010, tout un pan des préconisations faites par les associations de femmes,
collectifs, syndicats, partis politiques n'a pas été avalisé.
Il concernait notamment les cas comme celui de Farida et faisait droit à sa demande de carte de séjour, le but étant bien de protéger les femmes victimes et non de les punir doublement.
La loi actuelle ne leur fait droit que lorsque le conjoint a été condamné. Et lorsque l'on connaît le temps qu'il faut avant qu'une plainte aboutisse, que la victime soit reconnue comme telle, on
voit combien, ces femmes se retrouvent dans des situations inextricables.
Ainsi nombre de femmes étrangères victimes se cachent, se taisent et subissent un véritable calvaire entre esclavage des temps modernes, violences, coups, humiliations et viols. Et que fait notre
pays, notre gouvernement, notre justice ?
Et bien ce sont les victimes qui se retrouvent coupables et sont doublement punies en étant expulsées ! Est-ce cela la lutte contre les violences faites aux femmes en 2011 en France ?
En février 2010, nous avions été nombreu-ses-x à réagir et à nous
mobiliser : Cimade, RESF, Collectif Orléanais des Droits des Femmes, etc...etc... pour demander sa régularisation et son retour.
On sait ce qu'il en est advenu. Son expulsion puis son retour en France en cette date du 08 Mars 2010, journée internationale des droits des Femmes.
Pour autant, cela a-t-il cessé ?
On voit que non. Farida Sou a donc été arrêtée, placée en centre de rétention et va être expulsée vers le Maroc, exactement pour les mêmes motifs que tant d'autres femmes : victime de violences
et expulsée !
Je ne sais pas pour vous, mais moi j'ai honte de ce pays, de mon pays, celui qui expulse les femmes victimes et exonère les agresseurs de tous poils, qu'ils oeuvrent dans des hotels de luxe ou se
comportent comme des tyrans à leur domicile.
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