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28 Sep

Agressions verbales, violences morales, sexisme et machisme au sein d'un établissement scolaire orléanais.

Publié par Circé  - Catégories :  #Violences faites aux femmes, sexisme, machisme

Il n'est pas un jour où les médias ne nous rapportent les agressions verbales, physiques dont sont victimes nombre de professeurs, encadrants, personnels de direction d'établissements scolaires de tous niveaux, de la part d'élèves belliqueux, en dehors des "clous", mais aussi de parents qui montrent eux-aussi un exemple déplorable en la matière.

 

Beaucoup moins souvent il est fait état de paroles, comportements inacceptables de certain personnel de Direction, certainE ProfesseurE au sein d'établissements de même types, vis à vis de leurs élèves.

 

Et pourtant cela existe.

 

Oui, cela existe, stupéfie et embarrasse grandement tant le corps enseignant lorsque cela arrive, que la hiérarchie académique. Elle, elle préférerait faire le dos rond, que rien ne soit su, révélé, dénoncé. Un peu comme dans cette autre institution qui a pour surnom "La Grande Muette", où le silence est de mise. Rien ne doit filtrer, on lave son linge sale en famille.

 

Seulement voilà, tout n'est pas acceptable de la part de membre de la Direction d'un établissement scolaire, fût-il le plus haut représentant de cet établissement. Pour ma part, il y a une grande différence entre autorité et autoritarisme, discipline et garde-chiourme, rappel à un réglement et tenue à avoir au sein d'un établissement scolaire et insultes, humiliations, violences verbales et morales...

 

Pourtant, c'est ce qui s'est produit il y a peu dans un établissement scolaire du centre ville d'Orléans . Car comment qualifier autrement l'attitude de celui qui, représentant le plus haut échelon de la Direction de cet établissement, a eu un comportement odieux et déplacé, empreint des pires violences verbales, morales, sexistes et même racistes qui soient, lorsqu'il a surpris il y a peu, deux élèves de classe de 3ème en train de ...se bécoter !

 

Le flot de paroles qui s'en est suivi, devant normalement reprendre les deux jeunes gens sur le gravissime manquement au règlement qu'ils venaient de commettre n'est qu'un ramassis d'invectives sexistes et machistes adressées à...la jeune fille :

 

- " Non mais n'importe quoi, et pourquoi pas lui tailler une pipe tant que tu y es ? Ah çà c'est sûr, tous les jeunes noirs vont aimer maintenant se faire embrasser sur "la bouche" par toi..."

 

J'en suis restée sans voix en l'apprenant, entre incompréhension et incrédulité, nausée immédiate et colère. Tant de sexisme, machisme, violences et autres propos orduriers de la part de celui qui, dans sa fonction, est censé représenter "l'Education Nationale".

 

Quelle éducation, en effet, lorsque l'on fait peser un tel poids de honte et de culpabilité sur cette toute jeune fille ravalée au rang de moins que rien, dépravée, "pute", n'ayons pas peur des mots !

Pour un baiser échangé, rappelons-le.

 

Et puis, pour couronner le tout, montrons lui donc combien elle n'est plus qu'une fille facile. Celle que tout le monde se refilera, "victime" de viols collectifs de la part de "jeunes noirs"...Et elle l'aura bien méritée !

 

Comment peut-on laisser de tel individu déraper ainsi, comment peut-on le laisser être un "pseudo-éducateur", veillant sur le bien-être et la sécurité de nos enfants, quand c'est lui qui les agresse, les humilie ?

 

Et je dis ici "individu" à dessein...Car son attitude est terrible, brutale, injurieuse, irresponsable, dénuée de la moindre once de respect envers les élèves qui lui sont confiés, et parmi ces élèves, les jeunes filles notamment.

 

Jeune fille concernée qui a, elle, rapporté les faits à ses parents qui auraient porté plainte. Ce qui pour le coup me parait normal et justifié. Car pour ne pas en rester là, ce type de comportements de la plus haute autorité de cet établissement en induisent d'autres.

 

Hier, même établissement, même jeune fille, dans un cours de sa classe de 3ème. Une professeure, à l'instar de celui qui est son supérieur, reprend celle-ci sur sa tenue, notamment un décolleté qu'elle juge inconvenant. Mais pas en aparté, après tout cela peut être dit si réellement cela semble gênant, même si ce jour-là, elle fût la seule à trouver la tenue incongrue.

 

Mais non, rien de tout cela, pas d'aparté et c'est devant toute la classe qu'elle l'interpella en ces termes :

- " Tu n'as que cela à te mettre et à montrer ? " rajoutant avec force perfidie, méchanceté et lâcheté "

- " C'est comme cela que tu attrapes les basketteurs ? "...

 

Si vous ne l'aviez pas compris, voilà qui est dit, son petit ami est basketteur.

 

Mais cette jeune fille est ainsi passée en peu de jours, dans la bouche de cette professeure, du statut de petite amie d'un basketteur à celui d'alpagueuse, allumeuse en chef se tapant toute l'équipe de basket qu'elle aguiche de ses attributs qu'elle montrerait complaisamment.

 

Nous ne sommes qu'au début de l'année, tout juste à fin septembre mais la réputation de cette jeune femme se voit grandement salie et compromise par ceux-là même qui devraient normalement l'aider à grandir, à se construire, à être une jeune fille bien dans sa tête et dans son corps.

 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces deux adultes ne sont pas des passeurs de rêve, de métiers, d'éducation, mais les pires cauchemars qui soient quand votre chemin a le malheur de croiser le leur dans votre scolarité.

 

Cependant, une élève voyant sa camarade de classe rouge de honte et les larmes aux yeux, ne sachant plus où se mettre suite à la rosserie humiliante de sa professeure et des rires qu'elle a suscités, est intervenue :

- " Cela ne se fait pas, Madame ce que vous faites là...".

 

Mal lui en a pris. Son statut de redoublante lui a été renvoyée à la figure, ponctué d'un :

-" Oh toi, tu ne vas pas recommencer comme l'année passée..."

- " Mais je ne recommence pas comme l'année passée, Madame, je vous dis que ce que vous faites là, ne se fait pas "

- " Allez hop, sors de mon cours, en permanence, et tu as un point en moins sur ton livret de comportement..."

 

Personnellement, si cette professeure, ce responsable avaient un carnet de comportement, correspondance, c'est d'un passage devant un conseil de discipline avec suspension de leurs fonctions pendant trois jours et renvoi immédiat à la moindre incartade que je leur mettrais.

 

Pour en finir, trois autres élèves de la classe sont ensuite allées retrouver celle qui a été renvoyée pour lui dire combien elles avaient approuvé sa réaction, précisant cependant qu'elles-mêmes n'avaient pas osé, de peur de se faire renvoyer.

 

Cela se passe en ce moment, dans un établissement orléanais.

 

Pour ma part, en tant que militante d'un Collectif des Droits des Femmes, du Planning Familial, je vais relayer cette information auprès des deux organisations et nous aviserons de ce qu'il conviendra de faire : rassemblement, demande d'audience à l'inspection académique...

 

Le respect n'est pas dû que dans un sens.

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A
<br /> Notre société est dans une crise profonde. L'école en est le reflet et est elle même en crise. Un certain nombre d'enseignants sont dépassés par les problèmes auxquels ils sont confrontés,<br /> reflets de la crise de la société et d'un enseignement de plus en plus tourné vers la réponse aux besoin des entreprises et non vers la formation de citoyen(ne)s : on apprend aux enfants à subir<br /> l'autorité du futur patron, la compétition entr'eux, l'absence de solidarité et de fraternité (c'est pour cela qu'on punit l'élève qui défend son amie!). Ces enseignants qui transmettent ces<br /> valeurs n'ont que l'autoritarisme et le mépris (comme à l'entreprise!) , sans oublier le sexsisme, le racisme et le retour "des valeurs morales". Ils ont oublié leur rôle de pédagogues, de<br /> formateurs pour "éléver" les élèves à la citoyenneté, pour qu'ils maîtrisent leur avenir. Malheureusement ces individus, qui ne méritent pas le titre d'enseignants!, donnent une image<br /> de l'école qui se répercute sur tous les enseignants... ce qui explique sans doute les réactions exacerbées de certains élèves ou parents.... qui ont peut être été victimes de ces mêmes<br /> méthodes! Ce qui ne les excuse pas pour autant! Et puis trop d'enseignants se croient supérieur à la moyenne!... Mais je ne les mets pas tous dans le même sac! Voire les luttes pour que<br /> l'école soit autre chose que ce que la société capitaliste veut en faire! En résumé, les féministes et tous ceux et celles qui veulent changer la société ont du pain sur la planche! Seules les<br /> luttes feront changer les choses.<br /> <br /> <br />  <br />
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C
<br /> <br /> Annie :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Rien à rajouter...<br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> A propos de la jeune femme tunisienne , s'il y a une manif sur Orléans ,  essaie d'en dire un mot sur ton blog , que l'on puisse y aller ! merci !<br />
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C
<br /> <br /> Bonjour Vic :<br /> <br /> <br /> Je viens d'en parler sur le billet que je viens de valider, même si ce n'est pas le sujet de mon billet de ce jour, mais les droits des femmes confrontés aux violences sexistes, machistes et la<br /> régression que nous subissons.<br /> <br /> <br /> Pas sure qu'il y ait une Manif d'organisée à Orléans à ce sujet, mais nous pourrions en discuter avec le collectif qui est très pris sur nombre de thèmes actuellement. mais l'intégrer le 25<br /> novembre prochain, dans la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.<br /> <br /> <br /> Merci de votre passage amical.<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> Coucou...frangine !!! y vont se demander qui est ce "mac" qui ose te nommer ainsi...à part mon ami AJE, ou c'est Nabum qui me connaissent  voire même "gourgandine" ma dévergondée<br /> préférée..qui n'est pas en ce lieu.. Moi... PROF !! ils n'ont pas voulu.. cest vrai j'ai pas le profil ni les diplomes ( beurk !!) et puis"môa"!! quand j'harcèle.. ce n'est pas avec une main sur<br /> le fondement...mais seulement avec un doigt de connaissances... les profs sont'ils préparés ? tiens, un jeu à latélé...hier.. une ""prof des écoles" (rien que le mot m'amuse) on lui demande<br /> qui était HENRI le 4ème... '' je n'ai pas fait histoire... c'était le fils de Louis XIV ?? mauvais exemple ici bien sur !!! mais je me demande si nos ""mômes"" au travers du rap n'en connaissent<br /> pas un peu plus !!! bien sur on ne peut admettre des attitudes d'un autre siècle... mais sommes nous vraiment au XXI ème ??? Je comprend ce ""couroux"... mais une seule chose m'importe ici...<br /> c'est de me retrouver à tes cotés.... et te tenir la main !!!  bisesssssss<br />
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C
<br /> <br /> Geka :<br /> <br /> <br /> Je ne sais si nos enfants en connaissent plus que nous via le rap, qui est pour moi le pire du pire en ce qui concernent le sexisme, le machisme, l'utilisation du corps des femmes.<br /> <br /> <br /> Femmes qui ne sont vues que par morceaux : grosses poitrines ou derrière en gros plan, remuant comme il se doit au rythme de fantasmes masculins quasi pornographiques...<br /> <br /> <br /> Porno qui n'éduque en rien, que ce soit au niveau sexualité, rapports entre hommes et femmes ou expériences dites "sexuelles". Les dégats que cela fait : soumission des femmes à des fantasmes<br /> masculins qui ne sont pas la réalité quant aux pratiques sexuelles courantes, en usage, acceptées,  comparaison d'organes sexuels filmés en gros plans, complexant nombre d'hommes, sexes de<br /> femmes épilés les faisant ressembler à des petites filles...Bref, tant à dire et redire et dénoncer.<br /> <br /> <br /> Concernant les rappeurs, j'ai en horreur ces petits mâles qui se tapent des rimes qui tapent (rimes et mâles) sur les filles/femmes/nanas/meufs...Femmes étant pour eux synonymes de<br /> "putes" en mots et en maux. Et qui souvent en arrive à nous dire, toutes des putes sauf ma mère...<br /> <br /> <br /> Femmes objets se trémoussant à poil, lavant de leurs corps leurs bagnoles bling bling et faire valoir de mecquetons de pacotille.<br /> <br /> <br /> Rien, rien de ce que je souhaite en cette société, de l'image des femmes véhiculée par cette musique, et celle des hommes par la même occasion. Et plus ils sont odieux et violents et plus<br /> parait-il ce serait des artistes...<br /> <br /> <br /> Bref, tu touches là, l'un des points qui me hérissent le ou les poils, au choix.<br /> <br /> <br /> La date fatidique approche et je souris à l'avance.<br /> <br /> <br /> Mon corps qui a décidé de prendre le relais de ma colère quant à une réflexion qui m'a agacée, est en train de vouloir prouver à ce médecin que la ménopause, c'est pas encore pour<br /> maintenant, malgré mes 56 ans...<br /> <br /> <br /> Tu vois, une emmerdeuse, la frangine !<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Un autre commentaire. Je viens de lire les propos "d'Alea Jacta est".<br /> <br /> <br /> "Les propos que vous rapportez sont absolument intolérables mais ils ne représentent en rien la réalité du terrain"<br /> <br /> <br /> Je comprends ce type de réaction. Lorsque j'étais encore en activité et peu après aussi je défendais bec et ongles mon institution en disant que l'armée de l'air n'était pas "l'armée" et que les<br /> "spécialistes" n'étaient pas des brutes incultes, avinées qui éructent à tout bout de champs. Je le pense toujours mais, car il y a un "mais". Il faut être capable de monter sur la table et de<br /> regarder ces institutions sans affectif et être capable d'avoir les oreilles, non pas à géométrie variable, mais tendue vers l'écoute.<br />
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C
<br /> <br /> Bct :<br /> <br /> <br /> Bien évidemment, je suis d'accord avec toi.<br /> <br /> <br /> Les statistiques permettent de se cacher derrière des chiffres, et de ne pas appréhender l'humainE.<br /> <br /> <br /> Statistiques laregemnt relayées dans le cas des agressions commises par ldes élèves, parents d'élèves à l'encontre des professeurEs, mais largement étouffées par la hiérarchie quand ce sont<br /> ceux-là, ProfesseurEs, Encadrants qui les commettent à l'encontre des élèves.<br /> <br /> <br /> Moi, les statistiques m'exaspèrent. Une réalité "X", souvent partielle et donc incomplète et qui nient avant tout l'humain dans ces situations.<br /> <br /> <br /> Je pense que le commentaire de Nico pose fort bien le problème, sans que l'on puisse nier qu'il y a dans l'enseignement, dans la police, chez les militaires et tout autre métier des personnes qui<br /> ne sont pas à leur place, doux euphémisme...<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Je suis abasourdi ! Mais malheureusement pas surpris. A l'époque où ma fille fréquentait un collège orléanais, elle fut aussi agressée par une professeure ou un professeur... je ne sais plus.<br /> Elle était venue en short. Elle fut pratiquement traitée de P... !<br /> <br /> <br /> Il y a tant à dire sur ces enseignants qui fort de leur pouvoir construisent des tribunaux d'exception ! Bien sûr une majorité (?) travaille "avec" et non "contre" !<br /> <br /> <br /> Mais là on atteint des sommets !<br /> <br /> <br /> Je suis sur "facebook" et je transmets ton texte ! Il faut que ces deux personnes ne s'en sortent pas comme ça !<br /> <br /> <br /> "il y a une grande différence entre autorité et autoritarisme" c'est comme entre "militaire et militarisme" ... mais t'es pas obligée<br /> de me croire...<br /> <br /> <br /> Autre chose. Je sais que ton boulot est immense mais est-ce que tu suis cette affaire en tunisie largement racontée sur "tunisian girl"<br /> (blog tenu par Lina Ben Mhenni) ici : http://atunisiangirl.blogspot.fr/2012/09/tunisie-violee-et-traduite-devant-la.html<br />
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C
<br /> <br /> Michel :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bien évidemment, je suis ce qui se passe actuellement en Tunisie de très près.<br /> <br /> <br /> Il y avait hier un rassemblement de soutien à cette jeune femme à Paris. Malheureusement, je ne peux tout suivre, d'autant plus cette semaine.<br /> <br /> <br /> Je suis aussi ce bateau qui va croiser aux larges des eaux marocaines, comme il l'a fait au large de l'Irlande pour que les femmes marocaines qui le souhaitent puissent venir s'y faire avorter<br /> dans des conditions maximales de sécurité quant à leur santé.<br /> <br /> <br /> Près d'une centaine de femmes marocaines ( pour celles qui sont comptabilisées) meurent chaque année des suites d'une interruption de grossesse dans les coditions que l'on peut imaginer, puisque<br /> l'IVG est interdite au Maroc, et pas seulement là...<br /> <br /> <br /> Tu vois, il y a tant à dire, à faire, à dénoncer, à faire progresser...<br /> <br /> <br /> <br />

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" Pourquoi une Femme entière ne serait-elle qu'une moitié ? "