Agressions verbales, violences morales, sexisme et machisme au sein d'un établissement scolaire orléanais.
Il n'est pas un jour où les médias ne nous rapportent les agressions verbales, physiques dont sont victimes nombre de professeurs, encadrants, personnels de direction d'établissements scolaires de tous niveaux, de la part d'élèves belliqueux, en dehors des "clous", mais aussi de parents qui montrent eux-aussi un exemple déplorable en la matière.
Beaucoup moins souvent il est fait état de paroles, comportements inacceptables de certain personnel de Direction, certainE ProfesseurE au sein d'établissements de même types, vis à vis de leurs élèves.
Et pourtant cela existe.
Oui, cela existe, stupéfie et embarrasse grandement tant le corps enseignant lorsque cela arrive, que la hiérarchie académique. Elle, elle préférerait faire le dos rond, que rien ne soit su, révélé, dénoncé. Un peu comme dans cette autre institution qui a pour surnom "La Grande Muette", où le silence est de mise. Rien ne doit filtrer, on lave son linge sale en famille.
Seulement voilà, tout n'est pas acceptable de la part de membre de la Direction d'un établissement scolaire, fût-il le plus haut représentant de cet établissement. Pour ma part, il y a une grande différence entre autorité et autoritarisme, discipline et garde-chiourme, rappel à un réglement et tenue à avoir au sein d'un établissement scolaire et insultes, humiliations, violences verbales et morales...
Pourtant, c'est ce qui s'est produit il y a peu dans un établissement scolaire du centre ville d'Orléans . Car comment qualifier autrement l'attitude de celui qui, représentant le plus haut échelon de la Direction de cet établissement, a eu un comportement odieux et déplacé, empreint des pires violences verbales, morales, sexistes et même racistes qui soient, lorsqu'il a surpris il y a peu, deux élèves de classe de 3ème en train de ...se bécoter !
Le flot de paroles qui s'en est suivi, devant normalement reprendre les deux jeunes gens sur le gravissime manquement au règlement qu'ils venaient de commettre n'est qu'un ramassis d'invectives sexistes et machistes adressées à...la jeune fille :
- " Non mais n'importe quoi, et pourquoi pas lui tailler une pipe tant que tu y es ? Ah çà c'est sûr, tous les jeunes noirs vont aimer maintenant se faire embrasser sur "la bouche" par toi..."
J'en suis restée sans voix en l'apprenant, entre incompréhension et incrédulité, nausée immédiate et colère. Tant de sexisme, machisme, violences et autres propos orduriers de la part de celui qui, dans sa fonction, est censé représenter "l'Education Nationale".
Quelle éducation, en effet, lorsque l'on fait peser un tel poids de honte et de culpabilité sur cette toute jeune fille ravalée au rang de moins que rien, dépravée, "pute", n'ayons pas peur des mots !
Pour un baiser échangé, rappelons-le.
Et puis, pour couronner le tout, montrons lui donc combien elle n'est plus qu'une fille facile. Celle que tout le monde se refilera, "victime" de viols collectifs de la part de "jeunes noirs"...Et elle l'aura bien méritée !
Comment peut-on laisser de tel individu déraper ainsi, comment peut-on le laisser être un "pseudo-éducateur", veillant sur le bien-être et la sécurité de nos enfants, quand c'est lui qui les agresse, les humilie ?
Et je dis ici "individu" à dessein...Car son attitude est terrible, brutale, injurieuse, irresponsable, dénuée de la moindre once de respect envers les élèves qui lui sont confiés, et parmi ces élèves, les jeunes filles notamment.
Jeune fille concernée qui a, elle, rapporté les faits à ses parents qui auraient porté plainte. Ce qui pour le coup me parait normal et justifié. Car pour ne pas en rester là, ce type de comportements de la plus haute autorité de cet établissement en induisent d'autres.
Hier, même établissement, même jeune fille, dans un cours de sa classe de 3ème. Une professeure, à l'instar de celui qui est son supérieur, reprend celle-ci sur sa tenue, notamment un décolleté qu'elle juge inconvenant. Mais pas en aparté, après tout cela peut être dit si réellement cela semble gênant, même si ce jour-là, elle fût la seule à trouver la tenue incongrue.
Mais non, rien de tout cela, pas d'aparté et c'est devant toute la classe qu'elle l'interpella en ces termes :
- " Tu n'as que cela à te mettre et à montrer ? " rajoutant avec force perfidie, méchanceté et lâcheté "
- " C'est comme cela que tu attrapes les basketteurs ? "...
Si vous ne l'aviez pas compris, voilà qui est dit, son petit ami est basketteur.
Mais cette jeune fille est ainsi passée en peu de jours, dans la bouche de cette professeure, du statut de petite amie d'un basketteur à celui d'alpagueuse, allumeuse en chef se tapant toute l'équipe de basket qu'elle aguiche de ses attributs qu'elle montrerait complaisamment.
Nous ne sommes qu'au début de l'année, tout juste à fin septembre mais la réputation de cette jeune femme se voit grandement salie et compromise par ceux-là même qui devraient normalement l'aider à grandir, à se construire, à être une jeune fille bien dans sa tête et dans son corps.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces deux adultes ne sont pas des passeurs de rêve, de métiers, d'éducation, mais les pires cauchemars qui soient quand votre chemin a le malheur de croiser le leur dans votre scolarité.
Cependant, une élève voyant sa camarade de classe rouge de honte et les larmes aux yeux, ne sachant plus où se mettre suite à la rosserie humiliante de sa professeure et des rires qu'elle a suscités, est intervenue :
- " Cela ne se fait pas, Madame ce que vous faites là...".
Mal lui en a pris. Son statut de redoublante lui a été renvoyée à la figure, ponctué d'un :
-" Oh toi, tu ne vas pas recommencer comme l'année passée..."
- " Mais je ne recommence pas comme l'année passée, Madame, je vous dis que ce que vous faites là, ne se fait pas "
- " Allez hop, sors de mon cours, en permanence, et tu as un point en moins sur ton livret de comportement..."
Personnellement, si cette professeure, ce responsable avaient un carnet de comportement, correspondance, c'est d'un passage devant un conseil de discipline avec suspension de leurs fonctions pendant trois jours et renvoi immédiat à la moindre incartade que je leur mettrais.
Pour en finir, trois autres élèves de la classe sont ensuite allées retrouver celle qui a été renvoyée pour lui dire combien elles avaient approuvé sa réaction, précisant cependant qu'elles-mêmes n'avaient pas osé, de peur de se faire renvoyer.
Cela se passe en ce moment, dans un établissement orléanais.
Pour ma part, en tant que militante d'un Collectif des Droits des Femmes, du Planning Familial, je vais relayer cette information auprès des deux organisations et nous aviserons de ce qu'il conviendra de faire : rassemblement, demande d'audience à l'inspection académique...
Le respect n'est pas dû que dans un sens.
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