Violences faites aux Femmes : Le témoignage de Véronique.
Chers amis,
Vous seraient-ils possible de publier cette tribune libre sur vos blogs.
Je n’ai pas envie de le mettre en commentaire, j’ai envie qu’il soit lu par le plus grand nombre.
Je le signe de mon nom, j’assume.
Merci par avance.
Véronique
« J’ai 38
ans.
C’était en 2008 et c’était aussi dans mon enfance.
Difficile d’en parler, d’en sortir des mots tant la douleur est grande. Mais pour toutes celles et tous ceux qui ont vécu l’horreur de la violence morale ou physique, je me sens le devoir de
dire, de ne plus taire.
Un parent violent que l’on essaye à l’âge adulte de comprendre, de pardonner parce que lui aussi a souffert, mais qui au bout du compte à réellement manquer de respect à votre
personne.
Une relation sérieuse avec un homme que l’on regarde avec les yeux de l’amour. Une relation difficile mais à laquelle on s’accroche parce qu’on se dit que ça va passer. Au début, ce ne sont que
des mots, des attitudes corporelles, des regards. Et puis un jour, c’est le coup porté, la violence de ce coup porté… L’incroyable, l’insupportable se
produit.
On hurle, on ne veut pas y croire, on se dit que c’est un cauchemar. On le chasse lui, comme on essaie de chasser le souvenir de ce coup. Mais l’esprit, le conscient nous fait rappeler l’homme,
lui dire que c’était une simple erreur, l’erreur humaine, qu’on l’aimera malgré tout parce qu’on est sûre qu’il ne recommencera pas
C’est souvent le schéma qui se
produit.
Pour moi, grâce à mes amis, je ne l’ai pas rappelé, je suis allée au commissariat porter plainte. Là bas, j’ai été sidérée d’entendre : « vous êtes sure que vous voulez porter plainte,
une simple main courante serait suffisante » ou bien encore « Ah ! il ne vous a pas porté de coup au visage, ce n’est quand même pas très grave… ».
Si, c’est grave. Quelque soit le degré de la violence, quelque soit son visage, la violence est grave, la violence est insupportable, la violence est interdite. Elle est irrespect, elle
est proscrite.
J’ai eu cependant des remords d’avoir porter plainte… J’ai eu envie de le revoir ensuite. Pourquoi la victime aime telle tant son bourreau ? Cela m’a passé depuis, mais finalement depuis
peu… Nous sommes si faibles.
Ce soir je serai à Paris, près de la passerelle Simone
de Beauvoir, pour demander à notre gouvernement de faire quelque chose, de ne pas rester muet face à la violence envers les femmes.
Merci à Circé dans cet article et dans d’autres de nous avoir informés et d’y inscrire
ceci :
« la
recommandation 1582 de 2002 de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe " Violence domestique à l'encontre des femmes " indique que :
" Pour les femmes de 16 à 44 ans, la violence domestique serait la principale cause de décès et d'invalidité avant le cancer, les accidents de la route, et même la guerre. Elle doit, en
conséquence être traitée comme un problème politique et public qui porte sur une violation des Droits de l'Homme ". »
Au-delà des violences conjugales, j’y serai également pour dire que la violence quelle qu’elle soit est inhumaine et qu’elle doit être dénoncée immédiatement.
Aux femmes victimes de violences conjugales, je dirais ceci : c’est la première fois qu’il faut porter plainte. La première fois appelle la seconde, puis la troisième. Il n’y a pas d’erreur,
il n’y a pas d’excuse envisageable, il n’y a rien d’acceptable.
Ma plainte déposée fin septembre 2008 devrait être traitée l’hiver prochain… soit plus d’un an après les faits… Ceci aussi est inacceptable. Pendant ce temps, y a-t-il eu d’autres femmes qui ont pâti de la violence de cet homme ?
En espérant que les campagnes vidéos, les
témoignages seront de plus en plus nombreux pour que chacun prenne conscience qu’il est intolérable qu’une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint.
Véronique L. »
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