Manifester, c'est le pied !
Il flotte dans l'air comme une envie de fête et d'unité.
Celle qui permet de s'exprimer, d'exister enfin autrement que par le mépris très et trop affiché de notre gouvernement et ses partisans envers les citoyens récalcitrants que nous sommes.
Malgré le plan du 18 Pluviose an II de sa Sarkozerie !
Petit retour en arrière;
- Exonération du deuxième tiers provisionnel pour les contribuables
- Prîme de 150 euros pour les familles.
- Prîme entre 200 et 400 euros pour les jeunes chômeurs ne touchant aucune indemnité.
- Meilleure prise en charge du chômage partiel...
Avec décodeur du discours sarko-umpesque :
* 16 millions de foyers fiscaux qui ne paient pas d'impôt en France, 8 millions de pauvres vivant en dessous du seuil de pauvreté reconnu par l'UE, soit 814 euros par mois.
Entre les deux, des salariés aux revenus médiocres, mais aussi de vrais nantis se défilant de l'imposition à coup de niches fiscales.
En tout état de cause, 16 millions à ne pas être concernés par cette mesure.
A consulter cet article avec tableau, ICI.
Très instructif sur l'égalité de traitement des citoyens à la mode sarkozy.
Pour ma part, je ne suis ainsi pas concernée par cette mesure.
Mes revenus annuels n'équivalent même pas à la moitié des revenus mensuels de notre Président, qui paraît-il n'est pas assujetti, lui aussi, à l'impôt sur le revenu, alors...
* 150 euros versés aux familles percevant l'ARS (l'allocation de rentrée scolaire ).
Ne recevront cette prîme que les familles bénéficaires de l'allocation de rentrée scolaire.
C'est à dire celles qui ont un ou des enfants en âge scolaire de 6 ans à 18 ans et répondant aux critères caf pour la percevoir.
C'est une prîme, pas une augmentation des allocations familiales comme je l'ai entendu dire par exemple par Mme Boutin.
Ramenée à une année, 12,50 euros de plus par mois.
Je me demande bien ce que je vais pouvoir faire de cette fortune qui m'échoit !
A côté des banquiers renfloués qui ont joué avec l'argent des contribuables, l'ont perdu mais sont tout de même récompensés avec des stock options faramineux, voilà qui va m'empêcher de regimber. ( Vous croyez ?)
Ma petite voisine, elle, elle a pas de chance.
Elle est au RMI et élève seule son enfant de deux ans.
Pas d'éxonération d'impôt, pas de prîme de 150 euros ! bernique et rebernique !
* Prîme pour les jeunes intérimaires ayant travaillé plus de deux mois consécutifs...à partir d'avril 2009 !!!!
La plupart des entreprises licencient, crise en alibi, nonobstant des bénéfices effarants.
Les boîtes d'intérim ferment, salariés et employés dans la même fournée des licenciés, mais ...Les jeunes vont devoir trouver un emploi durant plus de deux mois pour "espérer" bénéficier de miettes de papiers-monnaies.
Remake de "Mission Impossible" ?
Je savais NS et Tom Cruise bons amis, mais à tout mélanger ce n'est plus que du Sarko, Zorro-Zéro .
* Meilleure indemnisation du chômage partiel.
Et encore un petit cadeau de de l'état aux entreprises.
Il est pas riche pourtant.
Rien pour augmenter les prestations sociales, les retraites, donner un vrai pouvoir d'achat aux Français, s'occuper de nore sécurité sociale mais que d'abondance auprès des banques sans contrepartie aucune, des entreprises aux bénéfices indécents et ce au détriment des salariés.
" Les allocations de chômage partiel sont versées par l’employeur à l’échéance normale
de la paie. L’État rembourse à l’entreprise le montant de l’allocation spécifique (3,84 ou 3,33 € par heure selon la taille de l’entreprise) dans la limite d’un contingent annuel fixé, par
salarié, à compter du 1er janvier 2009 :
à 800 heures pour l’ensemble des branches professionnelles ;
à 1 000 heures pour les industries du textile, de l’habillement et du cuir, pour l’industrie
automobile et ses sous-traitants, qui réalisent avec elle au minimum 50 % de leur chiffre d’affaires ainsi que pour le commerce de véhicules automobiles. "
Sans oublier que ce gouvernement a pris quelque argent dans cet anorexique contingent de pseudos-mesures ne bénéficiant pas à tous, et surtout pas aux plus pauvres
pour...Faire sa pub personnelle et promotionnelle.
Mais le Printemps s'annonce donc.
Jonquilles, narcisses, crocus, primevères...étalent avec fierté leurs corolles éblouissantes, (Tchoum...Merde mes allergies printanières qui reviennent aussi ),
les moineaux, merles et autres alouettes nous étourdissent de leurs trilles,
( Tare ta gueule d'mon arbre et t'avise pas d'y ramener tes plumes ou j'tépluche l'édredon)
les passants sont trop contents
( P'tain, p'tain de Merde, quand est-ce qu'y z'auront fini leurs conneries là-haut c'tes sagouins sagouineurs...)
et 19 mars fringant et remuant .
Me voilà donc partie rejoindre ceux qu'un commentateur émérite du site de libéorleans qualifie de " Peuple gueulard (qui) veut de l'immédiat, du court-terme, plus
cigale que fourmi."
Quoiqu'à mon avis pour être fourmi, il faut en avoir, du grisbi !
Et rendue illico-presto, place de la république.
Distribution immédiate de tracts aux joyeux drilles qui grossissent les rangs du réjouissant et grandissant défilé qui va avoir lieu.
C'est le printemps vous dis-je !
Les bannières tels de gracieux coquelicots fleurissent et flottent désormais, claquant au vent.
Aussi...
Allez donc comprendre pourquoi, mais alors pourquoi me suis-je sentie obligée de m'y précipiter comme dans les champs de blé de mon enfance ?
Séquence cinéma :
Champ d'épis d'or, parsemés de corolles rouge vif et de coquets bleuets.
Les blés
Ralenti : Je virevolte tel un gracieux papillon, corps éthéré et membres légers...
Je vole...
Réalité :
Je loupe la bordure du trottoir et m'affale lamentablement sur l'asphalte.
La grille d'évacuation des eaux pluviales située en bordure de rue est de guingois.
Pas assez cependant pour que ma chaussure ne se prenne pas dedans, bloquant ainsi mon pied.
Lourd mouvement de bascule avant.
Ma cheville effectue un magnifique tournicoti, tournicoton, mode Zébulon !
Aïe, Aîe, Aîe, Aîe ....Caramba
Aîe, Aïe, Aïe , Aîe...Ze souis oune idiota...!
Je ne vais pas vous la faire Mexicaine basanée, allongée sur le sol, le sombrero sur le nez en guise, en guise, en guise...de parasol...
La vérité, c'est que je ne sens plus ma cheville, j'ai la nausée et de sombres étoiles devant les yeux.
- "Enfin quoi, Grouardoche, mon Totoche et ta voirie ?"
- "Allez, allez, pas de mauvais esprit, ici.
Car et nini c'e
Je me relève, confuse et vexée.
Je ne sens plus mon pied.
Ma cheville prend de l'ampleur, et des couleurs : Bleu, Blanc Rouge, tendance République.
Péniblement je m'assieds à ses pieds, de la République, ou plutôt de sa statue.
Désolée, navrée, décontenancée, je ne pourrai pas manifester...
Mais qui vois-je poindre à l'horizon ?
Mais bon sang, mais c'est bien sûr ...
Miracle, Hosanna, et tutti quanti...
Jean mon Sauveur Laïc est en face de moi.
Bon c'est vrai, un rien rigolard .
Peu compatissant et mine réjouie, de la Mamie, il fait d'abord une photographie.
Puis regard acéré d'infirmier confirmé sur mon pied, c'est l'hôpital qu'il va me conseiller.
- "Dès la Manif terminée..", ai-je affirmé, " ...pas question d'abdiquer !"
Foin des détails !
Dans la camionnette de "Solidaires-Sud Santé" j'échoue dépitée mais réconfortée et fais tout le défilé.

Que ne ferait-on pas pour se faire remarquer.
Chiffres de participation explosés.
Rassérénée et consolée.
Alors ?
Manifester, c'est vraiment le pied !
La cheville ? elle fait dans le coloré !
Merci Roselyne....
Car pour vous, je suis allée tester :
- Le premier jour de la réforme Bachelot.
Mais ceci est un autre scénario, que je vous conterai, si vous êtes bien sage avec marottes et grelots .
Manifestation intersyndicale du 19 mars 2009 à Orléans
envoyé par CitoyenTV
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