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23 Dec

Attirail de P....

Publié par Circé  - Catégories :  #Femme, Société et politique

Allez. 
J'inspire...J'expire...
Et je me lance (pas à incendie).
Comment commencer un article sans être soupçonnée de basculer dans la rhyparographie?
La rhyparographie, vous ne savez pas ce que c'est ?
Mais si, voyons ...Vous savez : Le truc, le bidule, le bidule-trucmuche...
Allez un effort, vous y êtes ?
C'est çà...Le porno, quoi ! Le hard, le "X" ...

Question quasi existentielle qui surgit à l'instant où j'écris ces mots.
Comme une envie subite de savoir et pas de voir çà !
Elle me titille les neurones, loin de l'entrejambe, mais pourquoi ne dit-on pas le "Y" ?

Si certains veulent bien éclairer ma lanterne ?

Oui, je sais, encore un mot à double sens.
Mais en tant que " Femme ", je finis par me demander si cette société ne voit pas en moi, en nous (les femmes) qu'un objet utilisable et consommable à merci.
Une fois l'outil de ces Messieurs, estampillé Rocco Siffredi, tyrannie du plaisir et de la performance oblige, dûment mouché, le kleenex que nous sommes censées être sera jeté aux toilettes, capote en sus !
Le sida est toujours là, protégez-vous ami(e) lectrices et lecteurs!

Donc la lanterne rouge ( décidément cette couleur me sied vraiment )accrochée autrefois à l'entrée des maisons dites de plaisir où venaient s'adonner à la luxure auprès des demoiselles de petite vertu, dans la fange la plus exquise (?), tout ce que la société avait de mâles en dés-errance sexuelle.
La bonne épouse se devant d'être au lit, ce qu'une statue est au jardin.
Belle, Bonne, Honnête, Décorative et...Froide.
A la maison, la maîtresse de maison à qui l'on faisait un enfant dans la religion...
Au bordel, la bagatelle...Et ça rime.

Au fait, pourquoi est-ce que je vous parle de celà, ici même, à une heure où le décodeur doit pouvoir marcher sans que de chastes oreilles et yeux puissent entendre ou lire ?

Et bien cet après-midi, déambulant guillerettement dans les allées du Temple local de la consommation, à la recherche des dernières emplettes devant concourir au grand déballage  qui aura lieu le 25 décembre au matin, au pied du sapin de pacotille dressé dans mon salon, j'ai croisé divers personnages, dont seules les paroles dans un premier temps m'ont tiré de ma prospection de dernière minute.

Ce sont d'abord deux jeunes hommes que j'entends parler derrière moi, tandis que nous suivons de concert le flot entrant de la pratique.
Nous venons de dépasser un kiosque où se vendent comme des petits pains, de grandes besaces dont raffolent jeunes collégiennes et lycéennes qui s'en servent pour y mettre livres et cahiers.
Les dits sacs étant à un prix concurrentiel de 10 euros, on comprend que ces demoiselles ne rechignaient pas à reluquer la marchandise qui bientôt pendrait à leurs bras.

Donc deux jeunes gens.
L'un s'adressant à l'autre de cette façon :
- " Chouf...(Il semblerait que cela signifie regarde), y a de la meuf, ici ..."
L'autre lui répondant péremptoirement :
-  " Eh...Des putes, j't dis, laisse tomber, toutes des putes..." 

Stupéfaction et incompréhension de ma part.
Je n'ai rien vu en passant sinon des jeunes filles, sans distinction particulière:
Bon, encore des néanderthaliens à qui leur "Môman" a oublié d'apprendre le respect dû aux autres, fussent-elles des jeunes filles ou des femmes, pensais-je "muettement".

Encore que me revenaient en mémoire, du fond de mon adolescence, de vieilles rengaines toutes aussi grossières :
- "Toutes des salopes, sauf ma mère..."

A cet instant, je sourcille et poursuis  mon chemin.

 "Baguenaudages " et repèrages...L'heure avance.
Tout ce monde me rebute, m'ennuie, m'agace.
J'ai l'impression d'être dans un poulailler en folie.

Les mères crient après leurs rejetons.
Ceux-ci s'ennuyant copieusement jouent à cache-cache dans de grands piaillements au rayon vêtement.
D'autres mouflets, plus ombrageux que les premiers se vautrent lamentablement à terre en hurlant, pour obtenir de leurs génitrices, qui la friandise, qui le jouet entrevu.

Pendant ce temps, la gens masculine adolescente, démarche simiesque sur pantalon abaissé laissant entrevoir un caleçon, tente dans le grand guignol le plus complet de rouler des mécaniques devant un parterre de donzelles jouant les indifférentes.

La même gens masculine de l'étage supérieur, dit adulte, attend, ou impatiemment de l'autre côté des caisses, ou résignée, l'oeil amorphe et éteint que toute sa descendance, matriarche en tête passe le portillon pour prendre enfin le caddy dûment rempli, après avoir été vidé sur le tapis et de nouveau chargé par leur moitié, juste ménagère pour l'occasion.

La voir passer l'aspirateur à poil avec un tablier comme B.B dans  " Le repos du guerrier", ce sera pour plus tard, à cet instant, comme vous le supposez bien, il est exténué le pauvre chéri, pensez donc !

Pour l'heure, je décide donc de revenir demain matin, dès potron-minet avant la ruée du chaland sur la poularde bien grasse ou le chapon dûment brehaigne.
Cependant, passant par le rayon des dessous féminins pour rejoindre la sortie, mon regard s'arrête sur de jolis bas noirs rehaussés d'un ravissant motif à la cheville.

J'admire donc le travail, fais glisser mes doigts sur la matière douce et soyeuse et me dis qu'après tout avec la robe que je dois porter demain, cela pourrait très bien aller.

Las, dans mon dos, des voix de jeunes filles me sortent de mes considérations vestimentaires.

- " Ah oui, c'est vrai, il va falloir en plus mettre tout l'attirail de putes..."
Dit l'une d'entre elles à ses compagnes (Elles sont trois !)
- " Chut ! " lui répond l'une de ses amies, rajoutant :
- " Tu sais bien qu'on on ne dit pas çà..."

A vrai dire, je crois qu'aucune d'entre elles n'avaient pris conscience à cet instant, qu'elles n'étaient pas seules dans le rayon, comme cela peut arriver lorsque l'on papôte allègrement entre copines.

Cependant, me retournant dans un élan que je n'ai pu, ni voulu sans doute réprimer, me voici à lui répondre :
- " A moins que vous ne vous considériez comme telle ...!!!"
Ce à quoi, elle a paru non seulement stupéfaite, mais gênée...

Et bien tant mieux !
Que des jeunes femmes ou femmes aient encore cela en tête me révulse.

Ben zut alors !
Quand j'étais toute jeune fille, j'ai dû lutter pour obtenir le droit de porter un pantalon, les premiers collants (plus pratiques), des baskets (spring court qui couinaient à chaque pas, je ne doute pas qu'après les "Converse", ce soient les prochaines chaussures de sport à la mode ), tout cela en me faisant traiter de fille perdue ou trainée en devenir pour aujourd'hui entendre des conneries pareilles relayées de la bouche même des jeunes femmes ?

Merdum, Merdum, et re-Merdum !!!!
Seul le pantalon a dorénavant droit de cité ?
Les jupes et robes sont pour les putes ?
Et que dire des bas et collants ?

Alors, çà !
Toute une éducation à refaire.

Finalement, on en revient à la Lanterne Rouge.

Les Hommes considérant les femmes semblant libérées comme des putes.
Et les jeunes femmes considérant que la moindre tenue féminine soit réservée aux péripatéticiennes de haut vol...

Ah, les gourgandines ...
Eteignez vos télés !
Dégagez vos oreilles des litanies sirupeuses et obscènes qui vous sussurrent à l'oreille " suck my dick" ( suce ma bite ) sans rien y comprendre !
Et vivez, riez, prenez du plaisir, n'ayez pas honte de votre sexe !

Et Merdum à cette société pornographique qui nous assaille de culs, de seins, de tyrannie de la jouissance à longueur de journée sous couvert de publicité...
Votre corps n'est pas une marchandise !

Alors si d'aventure, vous avez envie de porter des bas :
1°) Vous n'êtes nullement obligées de les montrer sur Internet...
2°) Ni sur affichage " Giraudy " ou autre
3°) Vous n'avez pas non plus à participer aux émissions salaces en vogue actuellement
4°) Et si cela vous plaît à vous, alors...

Faites-le pour vous !
Commenter cet article
B
Euhhhh pour nous un peu aussi. J'adore les femmes qui ont encore le courage (tu le soulignes adroitement et assurément) de mettre des robes de toutes les dimensions. Je suis de cette époque où on adorait les robes qui volaient...<br /> C'est un bonheur de lire ces quelques lignes car les coincés du cul sont tapis dans l'ombre de tous les puritains et de tous les calotins de toutes origines.<br /> Anecdote : L'autre après-midi je dessinais "Mistinguette". OUi, une affiche des années folles qui parlait de "Chat Noir" et de "Lapin Noir". C'était pour la soirée du "Noël des Isolés", pour la déco. Nous étions nombreux et c'est toujours un réel plaisir d'y participer.<br /> Bref, je dessinais. Je suis un piètre dessinateur mais j'y suis arrivé. <br /> Le plus dur a été de dessiner le galbe des mollets, celui des bras, très fins, les chevilles et bien sûr le visage. Cette représentation de Mistinguette était très élégante et c'est difficile de rendre cette féminité. Mais heureusement avec l'ambiance et quelques remarques et conseils d'amis j'y suis arrivé. <br /> Tout ce long discours pour dire que si les enfants, ados ou même adultes avaient essayé de reproduire seulement qu'un cou, une jambe, un beau postérieur ou une "simple" chute de rein, il me semble qu'ils ne parleraient pas des femmes de la sorte. Ce n'est juste qu'un commentaire mais je pense que j'ai raison.<br /> Apprivoiser ce qui fait peur c'est déjà le respecter...le reste suit.
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C
<br /> @ BCT : Pour vous aussi, bien entendu, mais pas dans l'esprit relayé actuellement...<br /> <br /> Le sexe devient rebutant avec toutes leurs conneries.<br /> Regarder ou porter des bas ou des dentelles, des robes et des jupes et vous voilà étiqueter "prostituée", et dans le même temps on trouve un peu partout dans les magasins des "petits canards" oiu<br /> autres objets éminement estampillé "en recherche de jouissance " parce que tout cela c'est de la pauvreté relationnelle, corporelle et sexuelle, mais tout le monde de trouver cela très bien, drôle,<br /> voire même d'en faire un cadeau festif...<br /> <br /> Manque d'imagination ...<br /> Pfff...même pas drôle !<br /> <br /> <br />

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" Pourquoi une Femme entière ne serait-elle qu'une moitié ? "