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04 Aug

Chroniques de la peur ordinaire en Sarkozie : Une expulsion

Publié par Circé  - Catégories :  #Droits de l'Homme, des Femmes, Politique

Depuis jeudi dernier, j'ai cela qui sans cesse me taraude.
Je ne connais pas Christian.
Je n'ai eu connaissance de sa situation que 48 heures avant son expulsion.
J'ai joint sa femme brièvement au téléphone, lui apportant mon soutien comme je le pouvais en relayant au maximum le cas de son mari.

Témoignage d'une membre de RESF:

"Nous étions 8 ce matin (dont sa femme, présente et active).
Bon accueil des passagers. Des policiers ont essayé de nous empêcher (très mollement) de distribuer nos lettres aux passagers en relevant nos identités.
Nous avons continué. L'un des flics nous a simplement demandé de s'éloigner de sa chef.


 Nous avons joint Christian sur son portable : il m'a semblé résigné. Il a longuement parlé avec sa femme. Les flics qui l'accompagnaient ont utilisé la « méthode douce ».
Les passagers ont eu le papier habituel sur les risques encourus et ont été menacés de débarquement s'ils s'opposaient à l'expulsion. Il y avait plein de flics autour de l'avion.
Malgré tout cela, de nombreux passagers sont intervenus auprès du commandant de bord et ont refusé de s'asseoir.

Christian n'a pas protesté. Il a même pu parler avec des passagers qui ont tenté de le convaincre de ne pas se laisser faire. Les flics ont dit qu'ils lui retireraient les menottes au décollage de l'avion.


Voici le dernier texto que j'ai reçu d'un passager :

« Avion situé vraiment loin. Des policiers en civil encadrent psychologiquement l'expulsé qui est collaborant. Décollage imminent. Désolé. Bon courage à sa femme et à sa famille »

Sa femme était en larmes. Elle est repartie chez elle, pour continuer de se battre, malgré lui.
Christian a fait le choix de se laisser faire, sans doute pour préserver les passagers de toutes poursuites et par résignation par rapport à tout ce qu'il aurait vécu s'il avait été débarqué (garde à vue possible, retour au CRE…) et sans doute convaincu par les flics qui l'ont pris en charge à la sortie du CRA. J
Je pense que s'il s'était un tant soit peu débattu, il aurait été débarqué.

C'
est très dur pour sa femme, le fils de celle-ci et son fils à lui. Je reste en contact avec elle. Elle nous remercie tous. Il faudrait trouver un contact RESF ou autre sur le Loiret.
Pauline "

Je ne peux, ni ne veux rien rajouter
.

Commenter cet article
F
Didier,<br /> Vos propos traduisent ce qu'on entend beaucoup et qu'on voudrait tous mettre en application : faire du cas par cas en fonction de l'histoire et du passé des gens, de leur lien avec la France, etc...<br /> Mais force est de constater que ce "cas par cas" n'est absolument pas fait par Hortefeux (volontairement !) et que c'est toujours au "camp d'en face", de le faire, de plaider, d'argumenter, de sensibiliser.<br /> Ca fait parti du stratagème étatique de l'expulsion : en dire le moins possible sur les personnes renvoyées, toujours pour "faire du chiffre" et "aller vite".<br /> Comprenez qu'on puisse aussi, de temps en temps, être indigné nous aussi DANS L'ABSOLU contre ces méthodes, appliquées à des ETRES HUMAINS, sans qu'il soit nécessaire à nous aussi d'en savoir plus...<br /> Quel que soit le profil de "Christian", les larmes de sa femme et le témoignage de RESF m'émeuvent. Voila !
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D
Vous rendez-vous compte, tout de même, que vous ne nous dites RIEN, mais alors rien, de cet homme ? Pourquoi est-il expulsé ? Qui est-il ? D'où vient-il ? comment est-il arrivé chez nous ? Dans quelles conditions ? On ne sait rien ! on est juste censé s'indigner dans le vide, pour le principe...
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C
<br /> D.Goux : Je vous accorde bien évidemment sur le fond ce que vous me reprochez, à savoir un manque d'information criant quant à cette personne.<br /> Dans un premier temps, je dois bien admettre que cela était volontaire, dans le sens où j'étais incapable d'en parler, non pas que je manquais d'informations à son sujet, mais parce que cette<br /> expulsion a été pour moi un choc . N'ai-je pas assez de recul ? De toute évidence, oui ! Je n'ai fait que reproduire ce qui depuis 4 jours me torturaient l'esprit. Ai-je assez fait ? Comment<br /> puis-je aidé sa femme ? Son fils adoptif ? Son enfant ?<br /> Voyez-vous je n'aime pas ce ressenti d'inachevé, d'échec sans doute tout autant que vous à un autre niveau. J'ai donc contacté sa femme qui était à Orléans hier. Nous nous sommes<br /> rencontrées, une autre étape est franchie et le prochain prénom égrené sera : Christian.<br /> <br /> <br />
B
Kamisole je ne suis pas d'accord avec toi concernant le chaton...Ce sera mon seul désaccord.<br /> Oui c'est bien l'article 8.<br /> Quant au GUD et autres "méchanteries" c'est exact.<br /> Devetjian, Hortefeux et bien d'autres se sont illustrés dans les rangs de ces magnifiques organisations. Ahhh jeunesse !
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K
Il existe un fondement juridique pour s'opposer à cette expulsion : "le droit à une vie de famille normale"... aussi bien dans le Préambule de la Constitution de 1946 (qui a encore ! valeur constitutionnelle) que dans la déclaration européenne de sauvegarde des droits de l'homme (je n'ai ni le temps ni le courage de chercher les numéros des articles... peut-être "8" pour l'Europe ?).<br /> Mais à partir du moment où sa femme et son enfant sont en France, cela ne devrait pas faire un pli.<br /> Le sinistre Hortefeux ne cherche qu'à faire du chiffre (pour complaire à ses anciens amis fachos ?... je viens d'apprendre qu'il a été membre du GUD de sinistre mémoire pour nombre d'étudiants en droit).<br /> Les poubelles d' l'histoire retiendront sûrement son nom (je garde quelques commentaires encore plus explicites ne voulant pas que ton blog connaisse les foudres de la censure).<br /> Complètement hors sujet : dis à tes filles qu'un chaton dans la maison c'est une suite d'avanies sans nom !
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" Pourquoi une Femme entière ne serait-elle qu'une moitié ? "