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01 Aug

Mes Petites Merveilles.

Publié par Circé  - Catégories :  #légèreté, humour,et fin de semaine

Mes Merveilles, Mes Petites Merveilles, les Miennes avec un grand "M", celles dont égoïstement je suis fière sans objectivité aucune.
Vis à vis d'elles, je suis d'une complète partialité.
Je le revendique d'ailleurs haut et fort et l'assume pleinement.
Mes petites merveilles au teint de porcelaine ont la peau laiteuse de leur maman, ma fille aînée.

Dans les bras de leurs tantes "miel et pain d'épices", le contraste est étourdissant, d'une beauté insolente qui vous coupe le souffle et vous terrasse d'émotion.
Mon coeur extasié en est sans limite, empli d'une force incommensurable, intarissable.
Ce sont mes terre et oxygène, mes soleil et source de vie.
Mes racines, celles que j'ai plantées, celles pour lesquelles je vis sans conteste, refusant d'accepter pour elles fatalité et désespoir.   

Mais sans doute avez-vous compris que mes petites merveilles, en dehors de mes filles, sont mes petites filles.

Des yeux noisette paillettés de vert, ronds comme des soucoupes, une chevelure fine et dorée ainsi que des rondeurs de bébé qui s'estompent doucement sont une esquisse du portrait de la première.
La seconde est le sosie physique de sa soeur aînée, avec toutefois le regard améthyste de sa maman dans lequel votre âme se noie avec délice.

Mes petites merveilles avec qui j'ai passé toute une journée.
Mon supplément d'âme.
Celles dont je me suis emplies, les dévorant du regard, les respirant à en perdre haleine imprégnant chaque parcelle de chaque cellule de mon corps de leur être, inscrivant dans mon coeur de grand-mère celles qui me survivront et poursuivront notre "histoire familiale et humaine" si la vie ne nous joue pas de vilaine tragédie digne du théâtre grec.

Fraîcheur d'âme, ingénuité délicieuse, beauté spontanée des réparties simples et sensées ont réjoui celle que je suis aujourd'hui, celle qui doute bien souvent, celle qui se sent fatiguée de tant de bêtise, de peur et d'égoïsme érigés en valeur d'une société prétendûment "civilisée et moderne" .
En réalité d'un effrayant archaisme et d'un repli sur soi dévastateur.

Toute une journée à reprendre vie et enthousiasme auprès d'elles.
A m'asseoir à leurs côtés, à écouter, échanger et participer à leur vie de petites filles gaies et attendrissantes.
A retourner du côté de l'enfance enchanteresse qui transforme tout autour de vous.

Ainsi j'ai dévoré goûlument avec Juliette, des frites transformées pour l'occasion en vers de terre bien gras et tortillants à souhaits ainsi que de frétillants serpents, croquant allégrement têtes et corps avant que d'engloutir leurs queues encore remuantes d'une hypothétique vie.

Sa maman, très soucieuse de sa nourriture et de son équilibre alimentaire a bien tenté de lui glisser à l'oreille qu'il serait bien qu'elle mange quelques légumes avec ses vers de terre.
Ce à quoi elle lui a répondu un rien effrontée :
- " ça, c'est bon pour les adultes...!", rajoutant illico presto en se tournant vers moi,
- " Nous les enfants, on préfère les cochonneries ! "

Regards compatissants de circonstance en direction de ma fille aînée et rires conscienceusement étouffés, j'ai continué mon rôle d'ogresse-sorcière en compagnie de Juliette.

J'ai alors partagé un bonhomme ventru (une religieuse), dont Juliette avait d'abord avalé gloutonnement la tête, laissant les cheveux (le chocolat) collés à sa bouche tandis qu'elle partageait en me les tendant les "restes" dégoulinants sur ses doigts avec moi.
Et me voici à me repaître de ce qui autrefois me paraissait un affreux déshonneur que ces tâches, ces salissures alimentaires qui pour l'heure étaient le triomphe de l'enfance, et non le comble de la plus mauvaise éducation qui soit.

Après avoir pourlécher nos babines, Juliette m'a invité dans sa tente pour un thé aux arômes étranges, mélangeant orange et grenadine, poivre et moutarde.
Les exquises effluves chimériques me ravissaient.
Ma petite fille toutefois me fît part de la première grande désillusion que je lui donnais en tant que grand-mère en janvier dernier à la naissance de sa soeur Justine.

La sachant passionnée d'histoires de fées et de sorcières ( Pélagie et son chat étant sa favorite ) je lui avais donc offert une magnifique paire d'ailes ainsi qu'une baguette de fée brillante comme il se devait.
Las le soir venu, elle voulût tester mon cadeau dans sa chambre et c'est fort dépitée et malheureuse qu'en sanglots elle me téléphona pour me dire que :
-" Il est nul ton cadeau, Mamie, les ailes ne marchent même pas et je n'ai pas pu voler dans ma chambre...".

J'ai étouffé un esclaffement hilare tout en tentant de lui donner des explications plus que douteuses : c'était pour les faire fonctionner lors de ses rêves .
Rien n'y fît, et il fallût quelques jours avant de faire fondre sa déception enfantine.
Juliette et moi, venions donc de faire notre première regrettable bien que réjouissante -à divers titre- expérience d'incompréhension entre une petite-fille et sa grand-mère.

Et c'est ainsi que dans la tente elle me répéta que c'était bien dommage que mon cadeau ne puisse pas fonctionner dans la réalité.
Elle m'aurait emmené dans les nuages, très haut dans le ciel pour voir les étoiles et avec sa baguette magique elle aurait effacé la cicatrice autour de mon cou.
- " Mais tu sais Mamie, je vais te dire un grand secret...Je t'adore ..."
Les ailes ne fonctionnaient pas, mais j'ai vu des étoiles dans les yeux de ma petite fille.

Justine quant à elle, n'était pas en reste.
Calée dans son trotteur elle forçait la porte de la tente aussi rose qu'étaient devenues ses petites joues sous l'influence de quelques quenottes en mal de poussée intempestive, et me tendait ses petits bras potelés accompagnés d'un irrésistible sourire.
Comment même penser à résister ?

Avec bonheur et ravissement je m'éxécutais tout en accrochant d'un sourire le regard de Juliette.
Partager sa soeur et sa grand-mère lui est difficile.
Je suis l'une des rares pivilégiées à pouvoir ainsi me permettre non seulement d'approcher sa soeur, mais aussi de pouvoir m'en occuper.

C'est allongées toutes deux sur moi que cela s'est terminé.
L'une enserrant mon cou de ses bras enjôleurs, nichant affectueusement sa tête contre ma peau, tandis que l'autre de ses petites mains aux ongles acérés de bébé accrochaient mes oreilles qu'elles malmenaient avec délice tout en attrapant mon nez de sa bouche pour un calin humide et baveux.

C'est dans un grand éclat de rire que nous avons roulé dans la tente, la renversant de mes jambes de géante mamie.

Une journée au Paradis.
Le Monde des lutins et farfadets, des fées et des sorcières mutines.
Celui de mes petites filles qui m'offrent un vrai Bonheur.
Celui de leur amour d'enfants.

A tous je vous souhaite d'avoir à connaître cette allégresse, ce ravissement que vous ne découvrirez dans aucune galerie marchande :
L' amour inconditionnel, d'une grand-mère pour ses petits enfants, celui plus précieux que votre propre vie et que vous recevez de leur part sans qu'il vous soit compté.

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B
J'admire ta façon de répondre avec calme à Dégoût.
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D
Ouais, ouais : de futures pétasses avec le string qui dépasse du jean pendouillant et qui cracheront à la gueule de leur parents dès qu'il leur poussera trois poils à la foufoune. Je vous les laisse...
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C
<br /> @D.Goux : Vous ne pouvez effectivement que me les laisser. Vous les confierais-je même un jour ? Quant au string déjà passé de mode, dois-je vous le dire, d'ici qu'elles aient  atteint<br /> l'âge d'être ado, le style petit bateau sera peut-être sur le devant de la scène, si je puis dire. Arrêtez de nous faire votre Boris Corentin, allez donc en écrire un nouvel épisode,<br /> après tout, si vous avez besoin de ça pour avoir quelque inspiration...<br /> <br /> <br />
B
"celle qui se sent fatiguée de tant de bêtise, de peur et d'égoïsme érigés en valeur d'une société prétendûment "civilisée et moderne" .<br /> En réalité d'un effrayant archaisme et d'un repli sur soi dévastateur."<br /> <br /> - " Mais tu sais Mamie, je vais te dire un grand secret...Je t'adore ..."<br /> <br /> J'ai toujours un peu de mal à prendre du temps pour commenter et je cherche toujours à faire bref et à faire passer ce que je pense. C'est un exercice assez dur et souvent brouillon.<br /> Voici donc en "digest" ce que j'ai retenu.
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" Pourquoi une Femme entière ne serait-elle qu'une moitié ? "