Chroniques de la peur ordinaire en Sarkozie : Préambule.
Les oiseaux sont-ils faits pour être mis en cage ?
Les animaux dans les zoos, Le maïs comme le colza dans le réservoir des automobiles, l'air et l'eau en bouteille... ?
Et les être humains en centre de rétention ? ...
Oui, les enfants, femmes et hommes, selon qu'ils sont nés d'un côté ou de l'autre d'une frontière vont-ils devoir désormais dès leur naissance être marqués du sceau indélébile de "
l'Intrus Malus" ?
Un quelconque docteur Mabuse va-t-il bientôt, après les tests ADN nous proposer un implant à insérer dans la nuque de ces gêneurs et importuns que sont les sans-papiers.
Car n'ayons pas peur des mots, c'est bien de cela dont il s'agit.
Les centres de rétention vont dorénavant pouvoir garder en leur sein jusqu'à 18 mois, hommes, femmes et enfants même nouveaux-nés bien entendu.
Et puis aussi expulser, catapulter hors de nos frontières ces indésirables, leur interdire le territoire de l'union pendant cinq années, et puis quoi encore ?
L'Europe se bunkérise, dresse des murs, des barbelés, des bâtiments qui ne sont pas sans rappeler les camps de transit avant la déportation vers les camps de la mort.
D'aucuns me reprocheront de faire le parallèle, mais en ayant discuté avec une amie dont la famille a été concernée en première ligne par ce funeste destin, celle-ci m'a rétorquée que je pouvais
parfaitement faire cette analogie qui ne craquelera que le vernis de la bien-pensance de ceux qui défendent cette politique.
A votre avis, qu'est-ce qu'arrêter une famille, père, mère et enfants au petit-matin avec le minimum de bagage et immédiatement la placer en centre de rétention et l'expulser le plus rapidement
possible vers un pays où les petits n'ont jamais mis les pieds, ne parlent même pas la langue, où les parents, la famille risquent leurs vies et tout cela pour faire du chiffre ?
A votre avis, qu'est-ce qu'expulser un étranger sans-papier et malade vers un pays où il ne pourra pas se soigner (témoignage de "Pharmacien sans frontière" à l'appui), sinon dans les méandres
sinueuses de la cervelle d'un préfet, zélé zélateur d'une politique honteuse ?
Un arrêt de mort à coup sûr, bien entendu.
Et les centres de rétention, avez-vous la moindre idée de ce qui s'y passe ?
Vous pouvez lire des témoignages ici ,et aussi ici en ce qui concerne RESF. (Réseau Education Sans Frontière )
L'Europe, la France s'assoient à grands coups de slogans populistes sur la notion élémentaire des " Droits de l'Homme ".
Au fait existent-ils encore en France ?
Pardon, en Sarkozie ou Sarkoland ?
Car ce pays qui se dessine n'est pas le mien.
Ce n'est pas celui dont mes parents et grands-parents m'ont appris à être fière .
Pas celui dont la devise est " Liberté, Egalité, Fraternité ".
Pas celui dont " La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen " en a fait un modèle envié et respecté de par le monde.
Pas celui enfin dont je me sens une citoyenne à part entière, écoutée et respectée bien que n'ayant pas toujours les mêmes opinions que mon voisin, ni le doigt sur la couture du pantalon
!
Ainsi Le ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du codéveloppement de ce
nouveau pays qu'est la Sarkozie se targue, sans doute pince sans-rire, d'avoir dépassé de 80% ses quotas d'expulsions à mi-parcours d'une année déjà bien riche en forfaiture, vilenie,
trahison et autres petits accomodements entre amis de mauvaise compagnie .
" Traquer, capturer, incarcérer et expulser " .
Belle maxime n'est-ce pas ? Désormais inscrite au frontispice de l'Europe des 27 .
Le safari intercontinental va pouvoir commencer.
Et les chiffres de ces nouveaux trophées, brandis comme autrefois les dépouilles du gibier du Grand Chasseur Blanc, étalés sans vergogne au mur des statistiques, érigé pour
l'occasion, sous les regards admiratifs des courtisans de tous poils et plumes de nos grands penseurs en matière d'immigration que sont notre Président aux idées dévastatrices et son fidèle ami,
digne clône de lui-même : Hortefeux.
Pourquoi sommes-nous si peu pour hurler notre désaccord, notre rage face à cette ignominie ?
Pourquoi les regards se détournent, comme ils se sont détournés pour la plupart pendant la rafle du Vel D'Hiv ?
Pourquoi certains arrivent à croire que l'étranger est l'ennemi criminel venu abatardir notre France, lui voler son sang, sa force, son énergie, sa richesse ...
Comme le parallèle est facile.
Il est là, sous nos yeux et c'est tellement invraisemblable que nous ne voulons pas y croire.
Mais non, ce n'est plus la même époque, nous ne sommes plus cela, d'ailleurs il n'y a eu que des résistants en France et aucun collabo, tout le monde le sait...
A force de vouloir réécrire l'histoire et sans soute aussi parce qu'il est plus simple de se voiler (um)pudiquement la face, nous mettons de nouveau le doigt dans un engrenage infernal.
Est-ce que seulement quelqu'un s'interroge sur le cataclysme, le séisme que subissent les familles, les enfants concernés ?
A partir d'aujourd'hui, je vais vous relater au travers de quelques prénoms les cas que j'ai suivis, de près ou de loin.
Et s'il vous plaît, ne fermez pas vos yeux, ne détournez pas le regard, ne bouchez pas vos oreilles et ne mettez pas votre conscience en berne ou en prison.
Abraham sera le premier prénom de cette série.
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