Journée Mondiale du Refus de la Misère.
Voilà, c'est parti pour une énième journée de lutte contre la Misère.
Oh, rien à redire, il est bien de penser aux plus démunis, à ceux qui sont sous le seuil de pauvreté déterminé par la commission européenne soit :
- 800 euros par mois pour vivre.
En France, c'est :
- 800 euros tout confondus, salaire et allocations comprises et,
- 400 euros, c'est le RMI pour une personne vivant seule.
Oh, je sais, c'est parti aussi pour les conclusions hâtives :
- " Ce sont des feignants, des assistés qui ne veulent pas travailler.."
ou des :
- " Quand on veut, on peut..."
ou encore :
- " Qu'ils aillent travailler..."
Je ne veux, ni ne peux faire une analyse complète de ce phénomène.
Pas assez compétente en la matière.
Je ne peux que vous parler des femmes que j'ai cotôyées au sein d'un foyer qui leur était réservé.
Un Foyer pour femmes en difficulté.
De toute sorte, mais la plupart victimes de violences conjugales, ayant fui et tout laissé derrière elle, les enfants sous le bras pour seuls et uniques bagages.
Parce que ce dont on parle moins, c'est que ce sont essentiellement des femmes seules avec enfant(s) qui sont sous le seuil de pauvreté, suivi par les travailleurs pauvres et là-aussi, ce sont
elles que l'on retrouve .
Que faire quand elles n'ont plus rien ?
Plus de domicile, pas ou plus d'argent, plus de vêtements, pas forcément de famille pour les accueillir ?
Ou tout simplement parce que leur famille est plus que réservée, timorée pour les accueillir, leur répondant courageusement qu'elle ne veut pas prendre partie dans
leurs histoires de couple ?
Peu importe leurs bleus au visage, à l'âme...
Peu importe leur honte de se retrouver dans cette situation qu'elles ont souvent consciencieusement cachée durant des années...
Peu importe leurs enfants qui sont ou prostrés ou hyperactifs, réagissant comme ils le peuvent à la violence de la situation.
Les voilà donc qui arrivent.
C'est déjà une chance pour elles que de se retrouver là (trop peu de foyer, mais passons).
D'avoir une place bien au chaud avec leurs enfants.
Celles-ci vont pouvoir être soutenues, prises en charge, orientées vers les divers organismes qui vont pouvoir les aider.
Mais le mois suivant leur changement de situation, surtout qu'elles choisissent leur jour !
Réinscrire les enfants dans une autre école en faisant attention que le compagnon violent ne soit pas dans les parages.
Chercher un travail, car rare sont celles dans le lot qui en ont un.
Et là, comme tout le monde la galère.
Pour en trouver un bien sûr :
- La plupart n'ont pas d'expérience professionnelle ou se sont arrêtées pour élever leurs enfants
- Et puis vous, donnez une adresse de foyer pour voir ?
Quand ces obstacles sont surmontés, les emplois proposés dans la grande distribution ( grand exemple de pourvoyeur de travail ) sont trop souvent à temps partiel avec des horaires décalés
avec la vie de famille.
Mais qu'importe il faut sortir de là, y arriver, pour soi, pour les enfants.
Attaquons nous au logement maintenant.
Il manque 3 millions de logements sociaux en France, alors selon les régions c'est sur une liste interminable d'attente qu'elles sont inscrites.
En admettant encore qu'un appartement leur soit enfin réservé, c'est évidemment dans des quartiers avec des réputations plus que douteuses qu'elles se retrouvent, regroupées par cage
d'escaliers, ayant la surprise de constater que leurs voisines sont dans la même situation qu'elles.
Mais là aussi, peu importe.
Par expérience, ce n'est pas important pour elles.
Souvent lorsqu'elles en parlent, c'est la joie et la liberté de ne plus dépendre du foyer qui prédominent.
Mais, car il y a toujours un mais...
Comme le budget est ...anorexique ( et non, désolée de casser le mythe, on ne s'enrichit pas avec les allocations ou aides diverses ), elles bénéficient aussi souvent des :
- Restos du coeur. Merci Coluche !
- Secours catholique
- Secours populaire... ( listes non exhaustives )
Et puis demandons-nous aussi pourquoi fleurissent des enseignes comme :
Aldi, Lidl, leader Price ou autre ED...?
Et enfin pour reprendre un mot que je déteste autant que celui qui l'a commis :
-" Leurs enfants deviennent des orphelins de 16h30 ", après avoir été des enfants à la clé ( autour du cou)...
Des mots qui sonnent comme des "détails" dignes de "racailles", mais qui appuient un peu plus là où cela fait mal.
N'avoir honte de rien, relever la tête, être digne malgré tout...
Elles essaient, mais elles le sont : pauvres...
Et cette société est plus prompte à les montrer du doigt, les mettre à l'Index et les stigmatiser plutôt que de leur tendre réellement la main !
Ce n'est qu'un parcours, comme bien
d'autres...
Ce n'est pas le pire, car de plus en plus, ce sont des femmes avec enfants que l'on retrouve dans la rue.
Un coup de colère ?
Je ne sais pas, mais une révolte : OUI
Plus de 60% des français auraient peur de la pauvreté, de devenir SDF.
A méditer...
Attention à nos jugements, le prochain pauvre pourrait être vous ou moi !
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